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L'édito de Jean-François Bège

Un saut dans l’inconnu

Jean-François Bège19/06/20144 Mins Read

“L’Europe plus simple” dont rêve François Hollande n’existera jamais, inutile d’entretenir d’illusion à ce sujet. Il sera toujours ardu de s’entendre et de gérer à plusieurs. C’est parce que la construction européenne est complexe qu’elle n’a cessé de représenter un grand projet politique, peut- être le plus beau de tous les temps : arriver à réunir des nations sans conquête militaire ni volonté dominatrice mais par des accords longuement et âprement négociés. En cela, l’Europe nous protège du caractère souvent liberticide des idées sommaires. La France, comme la perpétuelle guerre civile de sa vie politique le démontre, n’est pas habituée à la culture du compromis. La séparation naturelle entre conservateurs et progressistes reste plus forte chez nous qu’ailleurs.

Mais l’alternance au pouvoir entre la gauche et la droite, coutumière depuis 1981, ne suffit cependant plus à combler les aspirations des citoyens. Notre pays renouerait-il avec une forme de “tri-partisme” du fait de la progression du Front national ? Beaucoup utilisé après les municipales, puis les européennes, le mot mérite d’être manié avec précaution. La situation d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celle du lendemain de la Libération, quand il qualifiait une alliance de gouvernement éphémère, mêlant socialistes, démocrates chrétiens et communistes. Lorsque ces derniers furent remplacés par la gauche modérée, on parla de “troisième force”. Aucune comparaison possible avec l’actualité de ces dernières semaines. La formation d’une coalition de gouvernement dépassant l’antagonisme gauche-droite n’a été évoquée par aucun des deux camps. Force est donc de se demander comment fonctionnerait, en cas d’installation durable du parti de Marine Le Pen, une vie publique agrégée autour de trois pôles rivaux alors que l’élection reine de l’actuel édifice républicain, la présidentielle, se termine toujours par un choix binaire.

Malgré tous ses efforts de “dédiabolisation”, le Front national reste surtout perçu par nombre de ses militants et sympathisants comme une force susceptible un jour de dynamiter un système représentatif jugé trop laxiste en matière d’immigration. C’est la motivation essentielle de ses électeurs, les études d’opinion le démontrent. Sans aller jusqu’à expliquer s’il s’agit de se débarrasser à la fois des autres partis et du cadre démocratique dans lequel ils évoluent…
On a déjà vu le Front national en finale, en 2002, mais on ne l’a jamais contemplé à l’oeuvre. Rien, depuis douze ans, n’a vraiment changé dans son discours. Faute du moindre début d’une preuve d’efficacité, lui accorder son vote représente toujours un saut dans l’inconnu. A ceci près que des électeurs en nombre croissant l’accomplissent par rejet des partis traditionnels ou parce qu’ils considèrent qu’il faut mettre, quel que soit le danger, les démagogues à l’épreuve. Dans les municipalités conquises par les amis de Marine Le Pen, l’exercice des responsabilités distinguera peut- être, sous le regard des citoyens, les simples bavards des gestionnaires attachés au bien commun.

Au Parlement européen, le tri sera plus difficile. Des élus n’ayant d’autre dessein qu’une bruyante opposition de tribune peuvent siéger de temps en temps, percevoir tous les mois leurs indemnités et crier haut et fort leur désir de freiner toute avancée européenne. Impossible d’empêcher cela. Interdire l’Europe aux europhobes serait contraire à l’idéal démocratique qui conduisit au fil des années les Portugais, les Espagnols, les Grecs et les peuples d’anciens satellites du bloc communiste à rejoindre une communauté de destin vécue comme le “meilleur vaccin” contre le retour de leurs dictatures nationales.

Il n’est pas besoin, en effet, de remonter à l’instauration de la paix continentale durable qui suivit la Seconde guerre mondiale pour démontrer les bienfaits de l’ensemble européen. Il suffit de se souvenir qu’il a incarné le rassemblement des peuples libres à la fin du franquisme, du salazarisme et de l’ère des colonels grecs, comme de la chute du mur de Berlin. Tous événements récents, au regard de l’Histoire, auxquels on peut ajouter la violente actualité ukrainienne où une Union qui ne fait pas grand chose est tout même regardée comme le camp de l’espoir

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