Alors que 58 milliards d’euros sont blanchis chaque année en France, la Chambre haute appelle à une réponse renforcée de la part de l’Etat pour lutter efficacement contre ce phénomène.
Le rapport que vient de déposer la commission d’enquête sénatoriale menée par Nathalie Goulet et Raphaël Daubet (RDSE) est sans appel : chaque année, la criminalité financière se chiffrerait entre 38 et 58 milliards d’euros dans l’hexagone. Et ce à travers des canaux multiples que sont les cryptomonnaies, les commerces éphémères, ou encore les tickets de loto, etc.
« Le trafic le plus lucratif en France »
Plusieurs failles seraient en cause : « l’absence de contrôle des fonds dans le rachat de commerces », « l’utilisation des sociétés éphémères » ou « l’instrumentalisation des divergences de législations entre pays », car « la criminalité financière ne s’arrête pas à nos frontières ». Ainsi, une cinquantaine de propositions a été avancée par la Commission, comme le « renforcement des moyens de contrôles des petits commerces par le ciblage des quartiers les plus exposés », « rendre systématique la vérification de l’origine des fonds avant la reprise d’une entreprise », sans oublier de « consolider les moyens des organes de sanction et renforcer l’effectivité des sanctions prononcées ».
Sachant que la France compte parmi les plus mauvais élèves de l’Europe en la matière de lutte, les sénateurs espèrent bien obtenir des moyens d’agir à la hauteur des enjeux nécéssitant « réponse commune et coordonnée des services de l’État ». Un projet de loi est prévu en ce sens pour la rentrée.