Le 28 mai dernier à 98 voix contre 51, les députés ont donné leur feu vert à la suppression des zones à faibles émissions, dans le cadre de l’examen du projet de loi de « simplification ». Une annonce qui a suscité de vives réactions six ans après leur mise en place.
Il n’y aura pas de consensus avec le gouvernement sur la question des zones à faible émissions, initiées en 2019 et présentées comme l’une des mesures emblématiques de la loi Climat et résilience du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Censés exclure de la circulation les véhicules les plus polluants, ces espaces ne verront finalement jamais le jour dans certaines agglomérations.
Et pour cause : malgré les motivations écologiques de cette mesure, les députés ont estimé que certaines catégories de la population ne pouvaient tout simplement pas acheter de véhicule moins polluant pour des raisons financières. Lyon et Paris, comptant parmi les villes plus polluées, devront elles aussi suivre cette décision.
De quoi faire réagir la sphère politique dans son ensemble, à commencer par la mairie de Paris qui s’insurge contre une mesure qualifiée de « stupide » et d’« injuste », rejointe par l’eurodéputée Majdouline Sbaï qui regrette « un moment terrible de recul ». La présidente du RN Marine Le Pen, quant à elle, affirme sur X : « C’est une défaite pour les écologistes punitifs, ceux qui tapent tout le temps sur la tête des Français avec un marteau pour un bénéfice zéro ». Un avis que semble partager Eric Ciotti, à la tête de l’UDR, pour qui les ZFE sont un « outil technocratique d’exclusion des classes moyennes et populaires des centres-villes ».
Même son de cloche du côté des associations d’automobilistes, qui veulent « tourner la page » alors que « la pollution de l’air est à l’origine de près de 40 000 décès prématurés par an », a rappelé la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runnacher.