« C’est pas gagné ! » Bien que triviale, cette expression employée par le rapporteur Bernard Deflesselles (LR) résume bien l’urgence de passer des paroles aux actes à la prochaine COP. Car malgré l’enthousiasme que l’Accord de Paris a soulevé dans de nombreux pays, « on reste très très loin de la cible » visant à contenir le réchauffement climatique à deux degrés, soit l’objectif minimal. Si chaque pays « a remonté ses feuilles de route » – ce qui est un point positif d’après le député – la somme des efforts déployés n’équivaut pour l’instant qu’à trois degrés voire trois et demi. Un résultat largement insuffisant au vu des conséquences qu’une telle augmentation des températures pourrait entrainer sur la planète. Même discours du côté de Jérôme Lambert (RRDP), pour qui « les contributions de chaque Etat ne font pas le compte quand on les additionne. » D’autant plus que « chaque année, on atteint des records dans le domaine du réchauffement. »
La COP22 ne doit pas être « une COP de transition mais d’action » selon Bernard Deflesselles.
D’où vient le problème ? L’Accord de Paris offre au final « assez peu de garanties quant à la réalisation effective des objectifs fixés par les Etats » explique le rapporteur. « En l’absence de sanctions, l’effectivité des obligations des Etats demeure assez relative et relève finalement de leur bonne volonté ». La COP22 serait donc l’occasion de prendre acte de cette insuffisance, pour ne plus être « une COP de transition mais d’action » comme le souligne Bernard Deflesselles. Autre enjeu capital : l’interrogation que soulève l’attitude du futur gouvernement américain face à ces questions. Donald Trump s’est classé très clairement du côté des climatosceptiques, sans oublier qu’une partie du Congrès américain est elle aussi sur cette ligne-là. Une inquiétude légitime quand on sait que la signature de cette superpuissance a entrainé celle de la Chine et de l’Inde. Pour le député socialiste Joaquim Pueyo, « le fait que les Etats-Unis aient signé ce beau contrat est fondamental », c’est pourquoi il « ose espérer qu’il y aura une continuité dans l’action ». Alors que l’entrée en vigueur de l’accord de Paris est prévue pour 2020, les rapporteurs sont formels : « il est impensable que les Etats restent inactifs pendant la période préalable ». Car comme le rappelle Jérôme Lambert : « quelques années d’inaction ne sont pas un luxe que la communauté internationale peut s’accorder ».
Retrouvez la conférence en ligne ici : http://videos.assemblee-nationale.fr/15-novembre-2016.
Photo en une : COP22 à Marrakech, au Maroc / 16 novembre 2016 / © US Department of State.