Malgré l’engouement suscité par la mesure du côté des consommateurs, les députés se sont finalement opposés à la systématisation de cet affichage sur les emballages par 120 voix contre 117, ce mercredi 3 novembre.
Les élus du Palais Bourbon s’étaient pourtant montrés favorables à cet élargissement en première lecture du budget de la Sécurité sociale. A une majorité très serrée, le Nutri-score n’en restera pour l’heure apposé uniquement sur la base du volontariat, alors que des sanctions étaient initialement prévues pour les entreprises réticentes à la démarche. En d’autres mots : elles auraient été pénalisées d’une taxe de 5 % sur leur chiffre d’affaires, dont le produit aurait été affecté à l’Assurance-maladie. Il s’en est fallu de peu. Si le gouvernement s’était déjà montré hostile à la mesure (qu’il jugeait inadaptée à la réglementation européenne), le Sénat l’a lui aussi retoquée après examen.
À la tête du ministère de la Santé, Stéphanie Rist affirme vouloir « poursuivre l’augmentation du nombre de produits étiquetés avec le Nutri-Score sur la base du volontariat ». Ajoutant que vouloir rendre l’étiquetage « obligatoire » créerait un « problème de droit européen ». Un point de vue que semble partager la députée RN (Rassemblement national) des Pyrénées-Orientales Sandrine Dogor-Such, pour qui « une obligation nationale isolée risque de créer une insécurité juridique et une distorsion du marché ». De quoi questionner l’avenir d’applications mobile comme Yuka dont le rôle principal est de fournir au consommateur de précieuses informations sur les produits qu’il consomme.

