Un an et demi après son décès, l’ex-ministre est entré au Panthéon ce jeudi 9 octobre 2025 lors d’une cérémonie à la fois sobre et solennelle. L’occasion pour la classe politique de rendre hommage à celui qui fut l’artisan de l’abolition de la peine de mort en France.
Taguée au cimetière de Bagneux (Hauts-de-Seine), la tombe de Robert Badinter a été profanée quelques heures avant qu’il n’entre au Panthéon. La municipalité a notamment évoqué la présence de « tags qui insultent ses engagements contre la peine de mort et pour la dépénalisation de l’homosexualité ». De quoi faire aussitôt réagir le président Emmanuel Macron – « Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire »– qui a promis de porter son combat jusqu’à « l’abolition universelle de la peine de mort ». « Ce soir, il entrera au Panthéon, demeure éternelle de la conscience et de la justice. La République est toujours plus forte que la haine. »
A l’exception d’Eric Zemmour et de Marion Maréchal qui reprochent à Robert Badinter d’avoir « vidé les prisons », la sphère politique n’a pas tari d’éloges sur celui qui « a défendu une certaine idée de la République et du droit, au service des citoyens », d’après les propos de Michel Barnier. L’ancien Premier ministre a même affirmé être « ému » d’assister à l’évènement, à l’instar de Gabriel Attal qui a salué la mémoire d’un « géant ».
Côté gauche, pour l’ancien chef de l’Etat François Hollande, « le mot qui correspond le mieux à Robert Badinter, c’est le courage. Le courage de défendre ses convictions, la liberté, le droit. Le courage, parfois, de défendre le pire pour rappeler que la démocratie et la liberté sont des valeurs essentielles. » Le PS s’accorde à dire que « l’héritage de Robert Badinter trace un chemin toujours vivant pour les Socialistes et les défenseurs de la République ».
Les LR ont pour leur part souligné « une conception courageuse de l’action politique ». « Socialiste, mais socialiste de loin » comme le qualifie François Hollande, Robert Badinter fait partie de ces figures emblématiques dont l’aura, semble-t-il, transcende le paysage politique bien au-delà des querelles partisanes.