Jeudi 1er juin, Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le Climat. Une décision décriée par la communauté internationale que le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a qualifiée « d’une violence inouïe pour les générations futures ». Toutefois, cette sortie ne pourra être notifiée à l’ONU qu’à partir du 4 novembre 2019 … pour être effective un an plus tard, c’est à dire fin 2020. Un délai qui n’enlève rien à la symbolique du geste, comme l’a souligné Samuel Leré en s’exprimant sur l’avenir et les conséquences de la décision du président américain.
Les conséquences commerciales
 Les États-Unis et l’Union Européenne sont justement en train de négocier un accord de commerce géant, dit « de nouvelle génération », visant à uniformiser les normes (plutôt vers le bas au niveau social et environnemental) : le fameux TAFTA. En amont de la décision de Donald Trump, le secrétaire américain au commerce, Wilbur Ross, s’est exprimé en faveur de la reprise des négociations avec l’Union Européenne.
Pour la Fondation pour la Nature et l’Homme, la Commissaire Cécilia Malmström, Angela Merkel et Emmanuel Macron ne doivent pas négocier avec les États-Unis tant que ceux-ci ne mettent pas en œuvre un plan climat permettant d’atteindre les exigences de l’Accord de Paris, autrement dit : limiter la hausse des températures bien en deçà de deux degrés.
 Concernant les sanctions commerciales, la Fondation Nicolas Hulot estime que le commerce doit être utilisé comme levier pour accélérer la transition écologique : l’arrêt des négociations du TAFTA serait un signal fort par exemple. En ce sens, il pourrait également être efficace de mettre fin aux importations américaines des produits qui émettent beaucoup de gaz à effet de serre, notamment lorsqu’ils sont à base d’hydrocarbures ou de charbon.
 Une lueur d’espoir…
 A contrario, le solaire et l’éolien créent des emplois douze fois plus rapidement que tous les autres secteurs confondus de l’économie américaine. La transition est donc bel et bien en cours aux USA, se réjouit Samuel Leré. Il n’en reste pas moins que l’exploitation du charbon envoie un mauvais signal aux investisseurs : « un non-sens pour la planète », s’alarme Samuel Leré, l’expert de la Fondation. D’après lui, le retrait américain pourrait avoir une portée relative si les États fédérés se positionnent en contre – pouvoir. Au Canada, par exemple, le Québec n’avait pas suivi le pouvoir fédéral lorsque le gouvernement conservateur de Stephen Harper avait rejeté le protocole de Kyoto. Certes, les États centraux sont seuls compétents pour signer des accords internationaux mais ils restent dépendants des décisions des collectivités territoriales et des villes. Notons que les États américains possèdent de grandes compétences en matière de transport. Ils pourraient donc s’emparer pleinement des enjeux de la transition écologique : une note optimiste pour Samuel Leré. Prochain rendez-vous : le G20 de juillet, l’occasion pour la communauté internationale de rappeler sa volonté d’appliquer l’Accord de Paris. Avec ou sans Donald Trump.