En apparence, il ne s’agissait que d’une péripétie sans lendemain comme la vie parlementaire en apporte beaucoup. Le groupe Horizons (majorité présidentielle) a tenté de rétablir le cumul des mandats par une proposition de loi dont la discussion a fait chou blanc pour diverses raisons de programmation ou d’horaire. Derrière les prétextes de forme se cachait, comme souvent, une question de fond. A savoir s’il était possible, oui ou non, de constituer une majorité susceptible de voter en faveur du retour du statut de « député-maire » ou de « sénateur-président de conseil départemental ». Pour le moment la réponse est donc non. En cas de forte volonté de réformer le système actuel tous les obstacles procéduraux auraient été vite balayés, soyons-en sûrs.
Il faudra donc, sans doute, attendre une autre législature pour entendre argumenter pour ou contre ce prétendu « parlementarisme hors sol », censé rendre les membres de la représentation nationale plus soucieux de se conformer à leurs doctrines partisanes que de refléter les préoccupations des Français telles que les perçoivent, notamment, les élus municipaux. Débat sans fin, au demeurant. Car il n’y a pas de système idéal et l’on rappellera que l’ancienne habitude de « cumuler » était assez surprenante vue de l’étranger dans la mesure où elle ne s’observait dans aucun pays comparable au nôtre.
Il n’est jamais inutile, par ailleurs, d’essayer de réfléchir autour des modes de représentation élective car cela fait partie de la culture citoyenne. Celle qui nous distingue des tyrannies. Bien qu’imparfaites et encore trop inégalitaires, menacées par les dérapages des « réseaux sociaux » ou de la cyber-criminalité, les institutions politiques des vraies démocraties doivent être défendues et améliorées pour ne jamais être comparées avec les simulacres tragiques que nous jouent les pouvoirs mafieux et terroristes pratiquant la victimisation et l’inversion des valeurs. Quand tout s’accumule sur la tête des Français – la menace de guerre, l’inflation, la dette, les changements climatiques, etc…- le problème du cumul ou du non cumul des mandats peut sembler secondaire. Mais il fait partie d’un tout qui consiste à nous demander à intervalles réguliers non seulement par qui mais comment nous voulons être représentés.