La commission des affaires économiques a adopté, sans grand enthousiasme, un texte jugé « insuffisant » pour relancer l’économie ultramarine face à la flambée des prix.
Présenté comme une « urgence » par le Premier ministre Sébastien Lecornu, ce projet de loi a pour objectif d’augmenter le pouvoir d’achat face à la cherté de la vie en outre-mer, sans oublier la transparence économique. Autant de sujets sur lesquels le texte ne va pas assez loin d’après les parlementaires, qui craignent de décevoir des territoires ultramarins déjà suffisamment remontés. Pour mémo, l’écart de prix des produits alimentaires peut y atteindre jusqu’à 42% en comparaison avec la France métropolitaine, notamment en Guadeloupe et en Martinique.
L’adoption du texte ne fait néanmoins aucun doute tant il y a eu consensus à soutenir les mesures proposées par le gouvernement, et ce malgré les critiques mises en avant par l’hémicycle. Interrogée par l’AFP, Micheline Jacques, sénatrice Les Républicains de Saint-Barthélemy et rapporteuse du texte, avoue même que ce projet « n’est pas la panacée, il ne va pas bouleverser le quotidien des ultramarins. Je suis convaincue qu’il suscitera de la frustration localement, même si on peut s’attendre à un impact sur les prix à court terme. » La nouvelle ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, qui a hérité du texte, estime que celui-ci « contient des avancées significatives mais (…) reste perfectible ».
Le Sénat a pour sa part souhaité adresser un message fort en supprimant l’une des mesures phares du projet : l’exclusion des frais de transport du calcul du seuil de revente à perte (SRP). Autrement dit, la limite de prix en dessous de laquelle un distributeur ne peut revendre un produit sous peine d’être sanctionné. Autre point de désaccord : la mise en place d’un mécanisme de « péréquation » pour réduire les « frais d’approche » des produits de première nécessité, particulièrement élevés en outre-mer en raison de leur éloignement géographique.
Le texte intègre par ailleurs tout un volet relatif à la transparence, avec plusieurs exigences imposées aux entreprises, dont certaines sont assorties de sanctions. « Nous pouvons aller plus loin », assure la ministre des Outre-mer.

