« On a besoin de cet événement, et on sera au rendez-vous » : Anne Hidalgo veut mettre toutes les chances de son côté pour que sa ville soit sélectionnée par le CIO – Comité international olympique – comme hôte des Jeux Olympiques de 2024. Trois conditions y seront nécessaires d’après elle : le soutien et l’implication des athlètes, le rassemblement de la population française et l’emprunte écologique des Jeux.
Si Paris a connu trois refus dont un échec à seulement trois voix en 2012, c’est l’agenda olympique 2020 – la feuille de route qui prévoit le bon déroulement des Jeux – qui a convaincu Anne Hidalgo de la pertinence d’une candidature de sa ville. Le CIO prévoit en effet des jeux « simples », « sobres », respectueux de l’environnement et encourage un retour aux valeurs fondamentales de l’olympisme : autant de critères qui ont persuadé la maire.
« Construire un consensus politique pas à pas »
Après le traumatisme des attentats, c’est un projet « puissant et fédérateur » qu’il faut proposer à la France, selon Anne Hidalgo. La candidature serait un premier vecteur d’unité, indépendamment de l’annonce du résultat final, pour « construire un consensus politique pas à pas ». Autrement dit : convaincre l’opinion publique de ce qu’un tel évènement pourrait apporter à la ville et plus largement à la France.
Pour l’instant, le constat est encourageant : tous les arrondissements de Paris ont voté leur approbation aux Jeux, avec le soutien d’autres villes françaises comme Marseille. D’après le président du CIO, Thomas Bach, l’unité est un élément solide de la candidature de Paris, ce qui n’était pas gagné d’avance selon la maire : « surtout venant des Français », a t-elle plaisanté.
Coup de projecteur sur l’Ile-de-France
Mais tout n’est pas encore acquis. C’est l’ensemble de la région Ile-de-France qui doit revoir ses aménagements pour être prête à accueillir les Jeux, notamment le département de Seine-Saint-Denis, lieu stratégique où se situeraient la piscine et le village olympiques. De même, les Jeux paralympiques seront l’occasion d’une mise en accessibilité de toute la capitale.
Les épreuves se dérouleraient également partout dans la région (l’équitation à Versailles, le cyclisme au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines…) tout en valorisant les sites historiques parisiens : l’escrime au Grand Palais, le triathlon dans la Seine, au pied de la Tour Eiffel. Pour ce faire, un travail écologique important devra être effectué sur la qualité de l’eau. Il dépassera même le cadre olympique puisque plus d’une dizaine de sites seront des lieux de baignade après les JO.
Quelles sont les chances de Paris ?
Paris doit d’abord s’assurer d’avoir les garanties financières requises par le CIO, sans oublier que Los Angeles est un poids lourd de la course et une concurrente de taille. Mais contrairement à la mégapole américaine, qui a accueilli les Jeux en 1984, Paris n’a pas été ville olympique depuis un siècle.
La capitale française doit donc prouver qu’elle a la capacité d’organiser cet événement mondial tout en portant un réel projet de société derrière cette candidature. Car Anne Hidalgo compte bien préparer sa « génération 2024 de futurs champions ». Au programme : donner plus de place au sport à l’école, poursuivre la création de classes aménagées et pourvoir l’espace public de plus d’équipements sportifs en libre accès. Si la maire tient tant à cette victoire, c’est parce qu’elle y voit « l’avènement d’un Paris durable et résilient ». Verdict le 13 septembre 2017 à Lima, au Pérou.
Photo en une : Anne Hidalgo / © Sophie Liedot – JBV NEWS.