Dans un rapport de 90 pages transmis ce 23 juin aux Nations unies, dix associations d’outre-mer et de la métropole dont l’Assaupamar, Guyane Nature Environnement, Mayotte Nature Environnement et Notre Affaire à Tous dénoncent une grave discrimination environnementale dans l’accès à l’eau potable au sein des territoires d’outre-mer.
Coupures régulières, fuites massives, pollution, factures élevées : l’état des réseaux ultramarins est jugé « accablant » par les ONG. En Martinique, où la ressource est pourtant abondante, 60 millions de mètres cubes sont prélevés chaque année pour seulement 20 millions réellement distribués. A savoir que les pertes sont intégralement répercutées sur la facture des usagers. In fine, une eau plus chère qu’en métropole, dans des territoires au niveau de vie plus faible.
La situation est tout aussi critique en Guadeloupe, où l’eau est parfois impropre à la consommation et où les coupures peuvent durer plusieurs semaines. C’est également le cas en Guyane, notamment dans l’ouest isolé et à Mayotte où la population n’a eu accès à l’eau que huit heures tous les trois jours durant la sécheresse de 2023.
Les conséquences sont lourdes, en particulier pour les enfants qui perdraient jusqu’à 20 % des jours de classe selon l’Unicef. Face à ce constat, les associations demandent que cette situation soit reconnue comme une discrimination environnementale territoriale. Elles appellent de concert à un droit opposable à l’eau potable et chiffrent à 2,36 milliards d’euros les besoins pour rattraper les infrastructures hexagonales.