Les députés ont largement adopté la proposition de loi instituant deux scrutins distincts simultanés dans ces trois villes, visant à élire d’un coté les conseillers d’arrondissement et de l’autre les membres du conseil municipal.
A 183 voix pour et 53 contre, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture la proposition de loi visant à réformer le mode de scrutin de l’élection des maires de Paris, Lyon et Marseille. Le but ? « Faire en sorte que le principe démocratique qui s’applique dans les 35 000 communes de France puisse également s’appliquer dans ces trois métropoles afin qu’un Parisien égale une voix, qu’un Lyonnais égale une voix et qu’un Marseillais égale une voix». Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui en raison du vote par arrondissement mis en place dans les trois métropoles. Celui-ci est régi par la loi Paris-Marseille-Lyon de 1982 et consiste en une élection en deux temps. Le premier tiers des élus de la liste gagnante dans chaque arrondissement siège conjointement au conseil d’arrondissement ainsi qu’à l’Hôtel de Ville. Les deux autres tiers des élus d’arrondissement ne siègent qu’au seul conseil d’arrondissement.
Soutenu par le président Emmanuel Macron, ce texte rédigé par les députés Renaissance Paris Sylvain Maillard et David Amiel est loin de faire consensus au Palais Bourbon. Le socialiste Emmanuel Grégoire craint par exemple que « cette réforme menace directement les arrondissements, échelons primordiaux de la proximité démocratique, d’une mort clinique ». Il en va de même de Céline Hervieu, qui dénonce une « loi indigne et improvisée », « une usine à gaz pour servir les intérêts des machinistes ne parvenant pas à se faire élire sur un projet », d’après Le Figaro.
Du côté macroniste, on défend ce mode de désignation plus direct en expliquant que le système actuel « est à bout de souffle ». Sylvain Maillard, l’un des auteurs de la proposition de loi, constate même que « ces trois villes, quelle que soit la couleur politique du maire en place, sont divisées en deux à cause du mode de scrutin ». Chaque voix finira-t-elle par peser de manière équivalente dans les trois plus grandes villes de France ? Au tour du Sénat de s’emparer de la question.Â