« Ne pensons pas que la politique soit réservée aux seuls gouvernants ». Connu pour son engagement et ses positions bien tranchées, le pape François s’est éteint ce lundi 21 avril à l’âge de 88 ans, laissant derrière lui un héritage qui dépasse très largement le cadre de la foi.
« S’impliquer en politique est une obligation pour le chrétien. ». C’est à travers cette doctrine que le souverain pontife s’est révélé aux yeux du monde comme un vrai décideur. Premier pape sud-américain de l’histoire de l’Eglise, François parlait aux hommes comme il parlait à Dieu. Sensible aux questions environnementales et sociétales, il a combattu la misère durant toute sa vie, enchaînant les déplacements symboliques chez les peuples autochtones opprimés comme des opinions très marquées sur les conflits armés du globe qui déciment des centaines de milliers de civils. Le pape n’a pas hésité à dénoncer la guerre en Ukraine ou en Israël, appelant à de nombreuses reprises la fin des combats au nom de la paix et de la justice.
Au sein même de sa communauté, ses convictions politiques jugées progressistes (notamment autour de la bénédiction des couples homosexuels) n’ont pas fait l’unanimité. En revanche, ses appels médiatiques en faveur d’un meilleur accueil des migrants en Europe lui ont permis de faire naître une voix centrale dans les débats politiques occidentaux. Critiqué pour ses convictions à droite comme à gauche, autant dire que le personnage n’a laissé personne indifférent, restant jusqu’au bout fidèle à ses valeurs.
Porter la voix de Rome à l’international
La date du décès est hautement symbolique. Le jour de la résurrection du Christ, le monde s’est réuni en silence pour pleurer un saint dont la bonté a été louée par l’ensemble de la classe politique mondiale. De Donald Trump à Emmanuel Macron, en passant par Vladimir Poutine ou même l’acteur Léonardo Dicaprio, Jorge Mario Bergoglio – devenu pape François lors de son élection en 2013 en hommage à Saint-François d’Assise – a incarné une ère de changement profond pour l’Eglise catholique, transformant le regard qu’elle portait jusqu’alors sur la société.
Attaché au dialogue et à la diplomatie entre les peuples, l’enfant de Buenos Aires, qui voyait dans l’indifférence un péché, a plaidé pour que son influence puisse apporter des réponses aux fractures sociétales actuelles. A travers ses valeurs de solidarité et de charité, le pape François s’est voulu l’étendard d’une Église catholique politisée, à l’écoute du peuple et capable de répondre aux enjeux internationaux.