Ce classement des 337 députés candidats à leur succession utilise de nouveaux critères, estimant que les réseaux sociaux rebattent les cartes. « Twitter a fini de faire tomber les murs de l’Assemblée et aujourd’hui, pour se donner toutes les chances de faire passer ses idées, les députés doivent être bons partout, dans l’hémicycle, sur un plateau télé et sur les réseaux sociaux. Dans un contexte de fort renouvellement politique, il sera intéressant de voir comment les nouveaux élus utilisent ces différents canaux. En matière d’influence aussi les cartes pourraient être rebattues après le 18 juin », remarque Fabiola Flex, Directrice des Affaires publiques chez Rumeur Publique. Ainsi, enregistrer simplement la présence au Palais Bourbon est devenu inutile, selon Marie Meyruey, Consultante Affaires publiques chez Rumeur Publique. « Pour mesurer l’influence des parlementaires, nous ne regardons pas ce qu’ils font mais ce qu’ils parviennent à faire faire à d’autres, par exemple le nombre d’amendements qu’ils font voter, de citations dans la presse ou de followers et de likes sur les réseaux sociaux. »
Huit critères sont donc utilisés pour établir ce classement. Le nombre d’amendements du député adoptés et de rapports signés par lui, d’articles de presse, nationale et locale, le mentionnant (pendant la dernière année de la législature), le nombre de followers sur Twitter et la moyenne de retweets rapportée au nombre de followers, la quantité de likes sur la page Facebook, et enfin le nombre de mentions du député sur Facebook sur une semaine. Les résultats peuvent donc ne pas correspondre avec les parlementaires les plus « travailleurs » à l’Assemblée Nationale. Il s’agit bien des plus influents, au Parlement comme dans les médias.
Il ressort de ce classement que trois des cinq premiers députés sont investis par la République En Marche (REM) : Richard Ferrand (2ème) – et ce malgré les récentes affaires- dans le Finistère, Christophe Castener (4ème) dans les Alpes de Haute Provence et François de Rugy (5ème) en Loire Atlantique. Le frondeur socialiste Christian Paul (Nièvre) est le grand gagnant de ce classement, sans oublier le LR Éric Ciotti (Alpes Maritimes) qui complète le podium. Le député socialiste du Rhône Renaud Gauquelin est, selon ce classement, le député le moins influent de la législature. A noter que les leaders de petits groupes, comme Cécile Duflot (écologistes) et André Chassaigne (communistes) se hissent en haut du classement, respectivement 6ème et 8ème.
Si l’on prend uniquement les critères d’influence à l’Assemblée, les socialistes Valérie Rabault (Tarn et Garonne), Gérard Bapt (Haute-Garonne) et Razzy Hammadi (Seine-Saint-Denis) occupent les premières places, le frontiste Gilbert Collard étant bon dernier. Pour ce qui est de la presse, Nathalie Kosciusko-Morizet (Les Républicains), Jean-Christophe Cambadélis et Benoît Hamon (Parti socialiste) sont les meilleurs. NKM occupe aussi la première place sur Twitter, et la cinquième sur Facebook. Henri Guaino (divers droite) et Cécile Duflot complètent le podium sur Twitter, tandis que Gilbert Collard, Benoît Hamon et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) sont les premiers sur Facebook.
Ce classement révèle aussi que les députés influents sont souvent parmi les moins âgés. À ce titre, les élections des 11 et 18 juin, qui devraient promouvoir de nouveaux élus souvent jeunes, devraient rebattre les cartes en matière d’influence. Maniant pour la plupart à la perfection les codes de la communication moderne et des réseaux sociaux, ces derniers devraient renouveler la pratique de la communication du député, et selon Fabiola Flex, « il sera intéressant de voir comment les nouveaux élus utilisent ces différents canaux. » Niveau influence et communication, 2017 promet aussi un profond renouvellement.
Retrouvez le classement complet en cliquant ici.
Image à la Une : © Vernier/ JBV news