La préface de votre nouveau livre le présente comme le « vibrant plaidoyer » d’un personnage central du rugby français : qu’avez-vous cherché à défendre au fil de ces 185 pages ?
J’ai surtout souhaité écrire un livre amusant qui raconterait les anecdotes des personnalités hautes en couleur du rugby français. Notamment celle de mon ami Serge Simon, un joueur que j’entrainais et qui m’avait surnommé « Bernie le dingue », probablement pour mon caractère festif et parce que je criais beaucoup aux entrainements !
Comment le rugby a-t-il réussi à changer radicalement son image en si peu de temps, de « « gigot-haricots » des terroirs au professionnalisme bon teint » ?
Ce sont d’abord les médias télévisuels qui nous ont permis de faire connaître le rugby et ses valeurs essentielles, car il s’agit de l’unique sport collectif de combat. La solidarité manque cruellement dans la société actuelle et c’est sans aucun doute l’une des raisons qui pousse le public à venir assister à un match, où les notions d’engagement et de respect se retrouvent même après l’affrontement sur le terrain. Dans ce sport est physiquement très rude, les joueurs ont parfaitement conscience qu’ils n’existent pas l’un sans l’autre, l’essence même du rugby étant la mêlée.
En politique, la course au pouvoir s’apparente-t-elle à la compétition sportive ? Quels sont les points communs de ces deux mondes ?
Que les politiciens qui se retrouvent en haut de l’affiche sont des compétiteurs nés est une évidence, à la différence qu’ils pratiquent un sport individuel ! Les tapis rouges n’existent pas dans ce milieu : chaque candidat doit donc apprendre à encaisser les coups et à faire des compromis en permanence pour obtenir ce qu’il recherche. Si on dit que les grandes équipes ne meurent jamais, c’est encore plus vrai en politique.
D’après vous, la sphère politique est-elle plus vicieuse que le sport ?
La violence des coups est beaucoup plus sournoise en politique. En plus d’être visualisé par le public lors d’un match, le rugby est encadré par des règles qui n’existent pas toujours pour les hommes de pouvoir. De même, le terrain est un moment-clé pour chaque équipe, alors qu’une carrière se joue en permanence, avec des attaques qui peuvent aussi venir de son propre camp !
Quel souvenir en gardez-vous ? Avez-vous conservé des relations dans ce milieu ?
J’ai toujours eu un profond respect pour les hommes politiques car ils défendent une cause très noble. J’en garde d’ailleurs un très bon souvenir parce que j’y ai croisé des personnes que j’apprécie énormément, notamment le président Nicolas Sarkozy, François Fillon, Jean-Louis Borloo, Eric Besson, Xavier Bertrand ou Michelle Alliot-Marie que je connaissais déjà car son père faisait partie de la sphère du rugby…Je ne vais pas tous les citer parce que j’ai trop peur d’en oublier !
Seriez-vous prêt à vous réengager aujourd’hui?
J’ai décliné l’offre lorsque le président me l’avait demandé parce que la politique – en véritable vocation – demande beaucoup de temps et d’énergie que je souhaitais aussi consacrer à d’autres domaines, notamment le sport qui reste ma passion première.
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Le Courrier du Parlement, fondé en 1960 par Michel Baroin, est un magazine d’actualité politique destiné aux parlementaires, aux élus locaux et régionaux ainsi qu’aux principaux acteurs de la vie économique française.
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