L’heure est à la réforme de l’Etat depuis l’élection du président Emmanuel Macron. Force est de constater que les efforts demandés ne sont pas toujours bien accueillis dans les territoires de la République. C’est le cas du Val-de-Marne où le président du Département appelle à un renforcement des pouvoirs politiques de terrain et à se concentrer sur le projet du Grand Paris Express.
Le 28 septembre dernier, le Conseil départemental du Val de Marne donnait son déjeuner de presse de rentrée. Le président Christian Favier (PCF) en a profité pour délivrer un discours percutant sur le rôle du Département qu’il veut renforcer. Trois thèmes principaux sont au menu de la rentrée 2017 : l’emploi, la défense du service public et la décentralisation.
Une critique acerbe de la Loi Travail
La réforme du droit du Travail, amorcée sous François Hollande et poursuivie par Emmanuel Macron, ne reçoit pas un accueil chaleureux en Val-de-Marne. « Précarisation de tous les salariés », « aveuglement libéral » sont autant d’attaques à l’intention des tentatives de réforme de la nouvelle présidence.
La suppression des emplois aidés est particulièrement visée et critiquée par le président lui-même, et ce dès l’introduction de son discours de rentrée. L’élu communiste affirme que les Départements sont dépendants de ces emplois et que s’en passer entrainerait une hausse des dépenses ainsi qu’une réduction des effectifs administratifs. Ceci étant contraire « aux intérêts des populations » car les objectifs des administrations publiques devront être revus à la baisse.
La défense du rôle du Département
La diminution des dotations de l’Etat et la suppression de plusieurs dizaines de milliers de postes de fonctionnaires constituent une autre conséquence néfaste et inadmissible de la loi Travail pour M. Favier. Il est hors de question pour lui d’accepter ce « coup bas aux objectifs clairement comptables » asséné aux collectivités locales. Le patron du Val de Marne se lance alors dans une défense sans faille du rôle clé du Département dans l’efficacité du service public dont les défis sont « toujours plus grands ».
Alors que la sortie de la crise de 2008 se fait plus lentement que prévu, l’Etat demande de plus en plus d’efforts aux collectivités sans pour autant réduire ses propres dépenses. Ce constat résume toute la colère de l’élu val-de-marnais. Ce dernier conclut : « Il y a là dans ce raisonnement aucune logique apparente ». L’investissement public est alors présenté comme le garant du maintient de l’équilibre budgétaire départemental.
Un engagement réaffirmé en faveur de la décentralisation
La décentralisation était une promesse de campagne du candidat Macron. A Créteil, on dénonce le manque de concertation et de clarté sur un sujet considéré comme un « pivot constitutionnel ». Les mots ne sont pas mâchés, le transfert des pouvoirs de l’Etat est un projet capital pour le désenclavement du territoire alors que les discussions progressent sur le financement du Grand Paris Express (GPE).
Le chantier phare de sa mise en place dans cette zone est Orbival, relatif à l’extension du réseau ferré de transports publics en petite couronne parisienne. Le Val-de-Marne est directement concerné par le projet puisque le département doit bénéficier de la nouvelle ligne 15 Sud.
Christian Favier aurait toutefois souhaité davantage d’engagement et de clarté de la part de l’administration Macron dont il craint un possible égarement « technocratique ». Toute « optimisation » du projet du GDE est dès lors refusée et il conclut en affirmant que son département se tient en première ligne sur les négociations attenantes à l’exécution des travaux d’aménagement d’Orbival.
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