Rien de nouveau sous le soleil. Suite aux récents scandales qui ont entaché l’image du monde politique, c’est l’honnêteté qui semble être la qualité première recherchée chez un élu pour bon nombre de Français. Du moins à en croire la tonalité de la dernière enquête Harris Interactive réalisée pour LCP, qui dresse le profil-type d’un député « propre sous tous rapports ». Bilan de ce qu’il faut en retenir.
Si la majorité des Français n’accorde pas beaucoup d’importance au fait que l’élu soit un homme ou une femme, beaucoup recherchent des représentants relativement jeunes : moins de 42 ans en moyenne. Un chiffre sensiblement plus bas que l’âge moyen des députés élus en juin 2012, à savoir plus de 54 ans. Principales qualités mises en avant : l’écoute et la proximité, certainement en réponse à des élus soupçonnés d’être de plus en plus déconnectés de la réalité du terrain. Une volonté de renouvellement renforcée par le souhait d’avoir une Assemblée avec moins de députés qu’aujourd’hui, ainsi qu’une proportion de « nouvelles têtes » supérieure à celle des sortants. En témoignent plusieurs critères : notamment le fait d’avoir déjà eu des responsabilités politiques nationales, qui n’est pas forcément considéré comme un atout d’après l’étude. 30 % des Français considèrent même que c’est une mauvaise chose d’avoir déjà été ministre, contre seulement 11%.
A contrario, l’expérience dans le secteur privé, l’engagement associatif et un précédent mandat local semblent être autant de bons points pour se faire élire. Sans oublier l’implication dans la vie quotidienne de la région, sa mise en valeur et son développement, tout comme le fait d’être travailleur et présent à l’Assemblée. De nombreuses professions sont aussi considérées comme une bonne préparation à l’exercice d’un mandat de député. C’est le cas en particulier des professions juridiques, de type avocat, juge ou notaire (pour 79% de Français), mais aussi des fonctions managériales en entreprise. Les métiers de la santé ne sont pas non plus en reste, tout comme ceux d’ouvrier, mais aussi de commerçant, professeur, journaliste, ou haut fonctionnaire. Une manière de valoriser « l’expérience de terrain » préalable au mandat de député.
Plus largement, la demande de renouvellement semble même s’inscrire sur le temps long : ainsi, 9 Français sur 10 estimeraient qu’un député ne devrait pas idéalement effectuer plus de deux mandats, ce qui équivaut à 10 ans de présence à l’Assemblée nationale. Près d’un tiers pense même qu’un élu devrait s’en tenir à un seul. Rendez-vous le 18 juin pour découvrir si le Palais Bourbon a vraiment pris le « coup de jeune » tant attendu.
Image à la Une : Une journaliste dessinatrice dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. ©Vernier/JBV News