Avec le soutien de l’association QuotaClimat, 43 députés issus de sept groupes parlementaires ont signé une tribune parue dans Ouest France sur la normalisation de la désinformation climatique, le samedi 6 septembre 2025. Celle-ci dénonce notamment un certain nombre de manquements à la déontologie journalistique qui compromettent le travail parlementaire sur la question.
A l’heure où 93% des Français affirment placer l’enjeu climatique en deuxième position de leurs centres d’intérêt, près de 30% douteraient encore de l’origine anthropique de la crise climatique, selon l’Arcom, une autorité publique indépendante garante de la liberté de communication. A en croire les députés, ce constat pose la question de « notre capacité à mener un débat public éclairé », témoignant du nombre persistant d’informations fausses et de contre-vérités qui alimentent encore le débat public.
En ce sens, leur tribune appelle à « protéger le droit à l’information » afin de « préserver un socle de réalité commun ». Car au-delà des préoccupations environnementales au sens propre, les parlementaires sont convaincus que c’est de « notre capacité à faire France » dont il serait désormais question.
« La défense de l’intégrité de l’information doit devenir une priorité législative. Malgré les efforts de formation entrepris par les médias depuis plusieurs années et la création du Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM), les garanties actuelles sont insuffisantes pour assurer l’impartialité, la rigueur et l’honnêteté de l’information environnementale. Or, ces conditions sont essentielles au débat démocratique. »
« Parce que la vigilance passive ne suffit plus pour protéger le droit à l’information, l’heure est venue pour le législateur d’agir, en :
– Incitant les médias à définir des standards partagés pour le traitement des enjeux environnementaux.
– Protégeant le droit à une information fiable, condition première d’un débat public éclairé et d’une démocratie résiliente.
– Dotant l’Arcom de compétences adaptées pour répondre de manière efficace et proportionnée à la désinformation climatique. »
Les députés insistent sur la nécessité d’allouer des temps d’antenne à hauteur de l’enjeu universel que représente le climat en s’accordant sur un discours – déjà éminemment consensuel – au niveau sociétal ainsi qu’au sein de la communauté scientifique. A l’avenir, l’Arcom devrait même assurer un fact-checking des propos tenus au sujet de la crise climatique afin de débusquer d’éventuelles infox quasiment en direct.
« Une mobilisation commune est nécessaire pour que les journalistes réaffirment leur rôle de contre-pouvoir, que les responsables politiques défendent l’intégrité de l’information, et que les citoyens puissent accéder à des clés de compréhension fondées sur la science. » Ce n’est qu’à cette seule condition que l’écologie deviendra une vraie priorité au sein d’une réflexion vertueuse.