Le chancelier allemand Friedrich Merz a présenté, le 24 juin devant le Bundestag, les fondements de sa politique étrangère, de sécurité et économique.
Fidèle à la ligne atlantiste historique, Merz a réaffirmé son soutien inconditionnel à Israël face à l’Iran, qualifiant la sécurité de l’État hébreu de « raison d’État » allemande. Saluant les frappes israélo-américaines contre les installations nucléaires iraniennes (qu’il espère dissuasives), il a également appelé à un cessez-le-feu à Gaza ainsi qu’au respect de la dignité des civils.
Côté européen, le chancelier allemand dénonce l’absence de volonté de paix de la part du Kremlin, tout en promettant de maintenir l’aide militaire à l’Ukraine. Dans ce contexte, il plaide pour un renforcement du flanc est de l’OTAN, confirmant le stationnement durable de la brigade 45 en Lituanie. Son objectif est de faire de la Bundeswehr « l’armée conventionnelle la plus puissante d’Europe ». Ce tournant stratégique s’incarne dans le doublement du budget de la défense d’ici 2029, porté à 3,5 % du PIB, rendu possible par une réforme de la Loi fondamentale afin de contourner le frein à l’endettement.
Merz étend ainsi la « Zeitenwende » (bascule dans une nouvelle époque) initiée par Olaf Scholz à une doctrine économique offensive. Il appelle à une dérégulation massive, une réduction des coûts de l’énergie et un tournant pro-investissement, alors que la compétitivité allemande est ralentie. De concert avec le président français, il prône une pause normative à l’échelle du continent en défendant la multiplication des accords de libre-échange afin d’élargir l’influence économique de l’UE.
Moins prudent que son prédécesseur, le « Kanzler » affiche ainsi une ambition toute nouvelle pour son pays : faire de l’Allemagne une nation géopolitiquement souveraine grâce à une puissance économique qu’il veut revitaliser.
« L’Allemagne est de retour en Europe et dans le monde », annonce-t-il, convaincu d’imposer prochainement son leadership dans l’Union.