Fini « PACA », la « Région Sud » se réinvente. Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, en compagnie de son premier délégué et maire de Nice, Christian Estrosi, a présenté au mois de juin à la Maison de la Région Sud à Paris, la nouvelle identité de son territoire. Cette nouvelle appellation vient redéfinir les ambitions ainsi que les objectifs régionaux.
Attirer les regards sur le sud-est français
Une nouvelle marque pour plusieurs objectifs, à commencer par celui de réanimer l’identité du territoire pour dynamiser son attractivité.
La singularité de la Région tient dans l’union de la Provence, des Alpes, ainsi que de la Côte d’Azur. Cette variété de paysages, ouverts sur la Méditerranée comme sur l’Europe, se lie directement à une diversité culturelle, économique et sportive. C’est enfin son histoire et sa douceur de vivre reconnue qui lui donnent un caractère unique, voire l’érigent en place privilégiée pour les investissements, comme les activités.
La singularité de la Région tient dans l’union de la Provence, des Alpes, ainsi que de la Côte d’Azur.
Ainsi, l’exceptionnalité de ce territoire ne pourrait se voir réduite dans un acronyme ne répondant pas à sa réalité, à en croire Renaud Muselier. Les élus régionaux ont donc souhaité lui donner l’identité qu’il mérite pour potentialiser son avenir.
Redéfinir les enjeux
Si « PACA » ne veut pas dire grand-chose à l’étranger, Renaud Muselier souhaite, avec sa nouvelle marque, traduire l’unité de la Région, nationalement comme mondialement. L’appellation « Région Sud » apparaît bien plus logique pour construire une politique européenne voire internationale, et fait surtout entrevoir une réelle puissance territoriale.
La nouvelle marque représente aussi l’occasion de redéfinir les enjeux régionaux, et ce dans tous les domaines. La culture, comme le sport, sont bien au rendez-vous dans cette Région « complète », avec les grands prix automobiles et les festivals internationaux (Avignon, Cannes, etc.) en premiers témoins. Les élus souhaitent favoriser une nouvelle politique environnementale, en organisant notamment un traitement des déchets, ou encore économique, en portant l’emploi comme enjeu majeur. Cette dernière notion passe par la formation, dans les lycées par exemple. « Il convient de bien former nos jeunes pour qu’ils restent travailler chez nous » a expliqué Renaud Muselier. Avec le deuxième PIB français, plus important que celui de l’Irlande, et une superficie dépassant la Belgique, c’est un désir de Smart Région qui se dessine aujourd’hui pour Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
C’est pourquoi la Région Sud s’est dotée d’un site internet inédit ainsi que d’un nouveau logo. La diffusion de clips à la télévision comme au cinéma est également prévue. Acteurs, sportifs, et autres personnalités représentant la Région ont participé bénévolement à la réalisation d’une vidéo pour promouvoir ce territoire qui leur tient à cœur.
« Il convient de bien former nos jeunes pour qu’ils restent travailler chez nous ».
De l’utilité du marketing territorial
Cependant, lorsque Renaud Muselier affirme que « La Région Sud a coûté zéro euro ; elle est issue d’un simple brainstorming entre élus. », des doutes s’élèvent, de quoi poser la question de la réalité des retombées du marketing territorial.
En effet, nouvelle identité rime souvent avec campagne de communication, ce qui engendre nécessairement de grosses dépenses : refaire un logo, organiser des déplacements, offrir des cadeaux aux participants, etc. Toute la gamme communicationnelle se déploie, partant du local, et allant jusqu’à présenter cette nouvelle identité devant l’Europe.
De plus, ce logo ne semble pas si neuf. En effet, l’aigle et le dauphin y sont toujours présents, avec les mêmes couleurs. Si la transformation des traits noirs en caractères blancs entre les différents noms de la Région se veut unificatrice, elle symbolise plutôt le manque d’intensité des bouleversements engendrés par cette marque.
Enfin, les élus régionaux se veulent favorables à « une décentralisation », mais c’est bien la capitale parisienne qu’ils ont choisie pour présenter leur nouvelle marque. Le projet prend donc forme, mais à distance du territoire qu’il souhaite représenter et mettre en lumière.
Cette mise à jour gagnera, pour ne pas sembler purement formelle, à être suivie par d’autres initiatives touchant à l’information sur l’identité spécifique de la Région. Le caractère exceptionnel de celle-ci rend la tâche à la fois difficile et passionnante.
Crédit image à la une : Claude Almodovar.