Ce vendredi 18 juillet, Donald Trump doit ratifier le GENIUS Act, une loi controversée visant à encadrer le marché des stablecoin, ces cryptomonnaies adossées à des actifs comme le dollar. Saluée par les géants du secteur, cette régulation pourrait faire exploser leur capitalisation, passant de 250 à 2 000 milliards de dollars en trois ans.
Le texte impose aux émetteurs de garantir chaque token par des actifs liquides (dollars ou bons du Trésor) et prévoit des audits mensuels. Objectif : rassurer les investisseurs après les scandales récents, comme l’affaire FTX. En 2022, la plateforme d’échange de cryptomonnaies s’était effondrée suite aux accusations de fraude massive et de détournement de fonds.
Mais l’ampleur potentielle du transfert d’actifs inquiète les économistes et les régulateurs. Selon Barry Eichengreen (professeur d’économie et de science politique à Berkeley), une liquidation massive des bons du Trésor détenus par les émetteurs pourrait déstabiliser le marché obligataire et faire grimper brutalement les taux d’intérêt.
Au-delà de la finance, la loi suscite aussi des critiques pour ses conflits d’intérêts. Donald Trump et sa famille tirent profit du stablecoin USD1, lancé via leur entreprise World Liberty Financial, avec plus de 57 millions de dollars perçus en un an.
Le GENIUS Act, premier cadre légal d’ampleur pour les stablecoin, pourrait bien redessiner la finance mondiale (au prix d’un risque systémique pour l’économie américaine).