Certains évènements auront un retentissement médiatique certain. Il en est ainsi du weekend d’ouverture, de la nouvelle jeunesse du « Vieux Port », de l’inauguration d’un Frac mais aussi du Parcours d’art contemporain, de la Parade des Lumières, de la Chasse au 13’or… D’autres demeureront plus discrets, plus surprenants, comme ce GR urbain, héritier de la singulière scène « d’artistes-marcheurs » marseillais (des plasticiens qui ont placé le paysage au cœur de leur démarche), qui émaillera le territoire. En tout, près de 500 projets seront lancés, pour un budget total d’environ 100 millions d’euros.
Développer la culture… et l’économie
L’investissement humain et financier réalisé pour cette année cruciale est à la hauteur des attentes des acteurs locaux. Les retombées à venir ne devraient pas les décevoir : « nous avons estimé à un peu moins d’un milliard d’euros les recettes espérées pour les hôtels, les restaurants et tous ceux qui participeront, d’une manière ou d’une autre, à l’évènement » explique Jacques Pfister, président de l’association Marseille-Provence 2013.
Le secteur du tourisme sera le grand bénéficiaire de l’opération. Avec MP 2013, « c’est toute l’offre culturelle du territoire qui fait peau neuve ! » se réjouit celui qui préside également la Chambre de commerce et d’industrie : « L’image de Marseille et de la Provence sortira sans aucun doute renforcée de l’année 2013, ce qui consolidera un peu plus notre attractivité économique » poursuit-il.
Vers une nouvelle gouvernance du territoire ?
Marseille-Provence 2013 est surtout le premier projet collectif mené à l’échelle du bassin économique regroupant les intercommunalités de Marseille, Aix, Aubagne, Martigues, Salon-de-Provence et Istres. Le gouvernement a annoncé son souhait de voir naitre une métropole – pour enrayer l’insécurité et accélérer le développement économique – mais les réactions sont pour le moment mitigées. Si les chefs d’entreprise y sont favorables (ils espèrent notamment une meilleure organisation des transports), les élus locaux sont encore réticents et l’ont fait savoir à Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l’État et de la Décentralisation.
Dans ce contexte, Marseille-Provence 2013 pourrait faire bouger les lignes. Le travail collectif mené en Provence devrait porter ses fruits et dynamiser la réflexion sur la création d’une métropole euro-méditerranéenne, capable de s’élever au rang d’Amsterdam, Manchester ou Milan. Président de la Communauté urbaine, Eugène Caselli appelle de ses vœux « une étape de plus dans ce processus qui doit enfin doter Marseille et son aire urbaine d’un cadre institutionnel cohérent pour agir sur l’emploi, l’économie, les transports, le cadre de vie, l’environnement. Un processus qui doit permettre à l’agglomération de surmonter la crise ».
2013, une année charnière
Capitale européenne de la culture, demain peut-être métropole, Marseille est à l’aube d’une année cruciale alors qu’elle ambitionne d’intégrer le top 20 des villes européennes d’ici 2020 (elle n’est aujourd’hui que 23e). L’évènement est l’occasion de doter le territoire d’une politique culturelle ambitieuse, de repenser sa gouvernance et de booster son économie. Alors que la crise continue de détruire des emplois et que les Unes des journaux sur l’insécurité se succèdent, la cité phocéenne doit surfer sur la vague de l’année qui s’annonce.