Un homme de parti
Il est des responsables politiques qui naissent et existent à l’intérieur des partis. Détenteur d’une licence d’Histoire obtenue à Brest d’où il est originaire, c’est au sein des actions estudiantines et du Mouvement des jeunes socialistes que Benoît Hamon fait ses premières armes. Une formation d’appareil. Son parcours n’est pas celui des hauts fonctionnaires qui dominent aujourd’hui le paysage politique français, mais typiquement celui d’un homme de parti, qui gravit les échelons internes jusqu’aux plus hautes responsabilités. Une ascension patiente et progressive qui l’achemine d’un poste de conseiller auprès de Lionel Jospin au cabinet de Martine Aubry. Pour finir par collectionner de multiples mandats, à la manière des hommes politiques de semblable envergure : conseiller municipal, député européen, conseiller régional d’Île-de-France et député de la onzième circonscription des Yvelines depuis juin 2012. Un beau palmarès.
Le cœur à gauche
Les premières heures de son parcours militant le rapprochent du courant rocardien dont il anime le réseau à l’intérieur du Mouvement des jeunes socialistes, qu’il préside de 1993 à 1995. Mais son positionnement en faveur d’une forte intervention de l’État dans l’économie et de la nationalisation de plusieurs établissements bancaires semble plutôt l’éloigner de la pensée de Michel Rocard. En participant à plusieurs initiatives réformistes au sein du Parti Socialiste – à l’image des courants « Nouveau Parti Socialiste » et « Un Monde d’Avance » – Benoît Hamon s’est plutôt affirmé comme un représentant de l’aile gauche du PS, aux côtés de Vincent Peillon, d’Arnaud Montebourg ou encore d’Henri Emmanuelli. Les ajustements et les évolutions résultant du Congrès de Reims le mènent finalement à soutenir la candidature de Martine Aubry pour la direction du Parti Socialiste.
Ministre en exercice
La maire de Lille le lui rend bien en le nommant porte-parole du parti de la rose en décembre 2008, poste qu’il occupera jusqu’à sa nomination par Jean-Marc Ayrault au sein du gouvernement en mai 2012. Il y prend les commandes de l’Economie sociale et solidaire auprès du ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, ainsi que de la Consommation. C’est sur cette dernière compétence qu’il s’est illustré depuis le début de sa prise de fonction, par le biais d’un projet de loi adopté au Parlement le 13 février dernier. L’objet de ce texte aux multiples mesures est de « rééquilibrer les pouvoirs entre consommateurs et professionnels », notamment en autorisant les actions de groupe sur le modèle des class actions américaines. Une libéralisation de l’optique en vue de baisser le coût des verres et lentilles ainsi qu’un assouplissement des conditions de résiliation des contrats d’assurance sont aussi inclus dans la « loi Hamon ». Des avancées sociétales peut-être pas assez visibles pour contrebalancer l’impopularité globale du gouvernement.
Photo en Une : © Nogues / JBV NEWS.