Avec quelle personnalité politique les électeurs préféreraient-ils boire une bière ? C’est la question insolite que pose le « Beer test », une véritable institution à chaque élection aux Etats-Unis qui débarque désormais en France. Un test permettant de mesurer le « likability factor », autrement dit le degré de convivialité ou de sympathie qu’inspirent les candidats.
Une bière est toujours plus appréciée en bonne compagnie. C’est pourquoi la classe politique française s’est confrontée pour la première fois au « Beer test » dans un sondage exclusif de l’IFOP en partenariat avec l’agence de communication CorioLink, pour savoir quel degré de sympathie chacun des candidats inspirait à ses concitoyens. Résultat : Emmanuel Macron arrive largement en tête, avec 44% des Français qui s’affirment prêts à se siffler une bonne pinte avec leur président. Sur la deuxième et troisième marche du podium lui succèdent Edouard Philippe (37%) et Jean-Luc Mélenchon (28%), suivis de très près par Marine Le Pen (25%) et Najat Vallaud-Belkacem (23%). Les Républicains arrivent quant à eux en bons derniers avec Valérie Pécresse à 18% et Laurent Wauquiez à 17%.
Une recherche de confiance et de proximité
Parmi les raisons qui pousseraient les Français à boire une bière avec une personnalité politique, arrive en première place celle de vérifier sa connaissance du quotidien à 51%. Sans oublier de juger de son authenticité (40%), lui parler d’un sujet qui tiendrait à cœur (25%), mesurer la différence entre la télévision et la vie réelle (18%), mais aussi tester sa capacité à convaincre (12%) ou encore, de manière plus anecdotique, faire un selfie (7%). A savoir que 18% de personnes interrogées ne semblent pas du tout emballées par l’idée de partager un verre avec une personnalité politique. A bon entendeur.
Et parce qu’une discussion arrosée s’accompagne souvent d’attentes précises, les Français souhaiteraient avant tout qu’un candidat leur inspire confiance (69%), qu’il semble accessible (53%) et qu’il dégage un sentiment de proximité (43%). Donner envie de s’engager (18%), dégager de l’autorité (9%) voire impressionner (8%) semblent quant à eux des critères moins convaincants à en croire le sondage. Autant d’informations récoltées auprès d’un échantillon de 1009 Français (de 18 ans et plus) interrogés du 15 au 18 décembre 2017.
Un besoin d’aborder les sujets de fond
Pourquoi la bière et pas une autre boisson ? Pour Pierre Alibert, co-fondateur de l’agence CorioLink, ce breuvage « a comme vertu de rendre plus sympathique et accessible l’homme politique. Ces derniers l’ont bien compris, et les Américains bien avant nous, au point d’en faire un allié puissant des stratégies de communication. Idéale pour casser une image vieillissante, elle permet aussi d’atteindre toutes les catégories socio-professionnelles grâce à son universalisme. Barack Obama lors de sa campagnie face à Mitt Romney connu pour ne pas boire d’alcool a usé de cette stratégie. (…) Alain Juppé, avec moins de succès, a essayé de la dupliquer face à Nicolas Sarkozy et François Fillon durant les primaires de la droite et du centre tout comme Jacques Chirac auparavant. »
Discuter de la vision de l’avenir de notre pays (60%), des grands sujets de l’actualité économique (30%), des privilèges et des avantages de la classe politique (22%) figurent quant à eux parmi le top 3 des sujets que les citoyens souhaiteraient aborder autour d’une pinte. 12% seraient même prêts à demander un coup de pouce concernant leur vie personnelle, tandis que 7% souhaiteraient en savoir davantage sur le quotidien des personnalités politiques. Des échanges qu’il conviendrait toutefois de consommer avec modération, sous peine de succomber à l’ivresse du pouvoir ou, pire, prématurément mis en bière…