Un impact économique et sur l’emploi positif
Les chiffres dévoilés par l’étude sont encourageants. Si l’impact de l’organisation de la compétition serait de 476,8 millions d’euros, celui du tourisme avoisinerait, quant à lui, les 500,6 millions d’euros. Près de 600 000 touristes étrangers qui se seraient déplacés spécifiquement pour l’Euro ont été recensés. 10 000 d’entre eux effectuaient leur premier voyage en France, dont 90% qui affirment désirer revenir. Chaque étranger a assisté en moyenne à 2 matchs lors de son séjour. Leur venue a permis de contribuer à amortir la baisse touristique constatée pour 2016. L’impact total de l’événement, si l’on ajoute les « effets indirects et induits résultant de la hausse de la demande générée par l’injonction nette », s’élèverait à 1 221,8 millions d’euros.
L’événement sportif a également eu un impact fiscal, puisqu’il a généré des recettes supplémentaires : 70 millions d’euros de TVA, 2,7 millions de taxes de séjour et 2,2 millions de taxes d’aéroport.
La ministre du Travail, Myriam El Khomri, parle d’une « réussite collective ». En effet, le championnat de football a généré, d’après elle, 500 000 heures de travail et a permis d’accompagner plus de 9 000 demandeurs d’emploi. Elle précise qu’avec l’aide de Pôle Emploi, 500 femmes sont rentrées en formation pour des métiers d’agent de sécurité.
Un outil scientifique nécessaire
Patrick Kanner s’est félicité de la qualité cette étude. Selon lui, « c’est la première fois que nous allons aussi loin dans le travail scientifique » afin de connaître l’impact économique d’un grand événement sportif. Jacques Lambert, président du comité d’organisation de l’Euro 2016, se dit « très heureux que la France dispose enfin d’un véritable outil de mesure de l’impact des événements sportifs » : il plaide en effet « depuis le début » pour que le pays se dote de ce type d’outil « qui soit reproductible et reconductible d’un événement à l’autre ». Pour lui, même si les grands événements sportifs ont un coût, notamment en terme d’investissement, les retombées directes et indirectes sont à observer sur la durée.
Un événement fédérateur
Avec 2,5 millions de personnes dans les stades en 2016, 4 millions dans les fanzones et 150 millions de téléspectateurs, l’Euro est considéré comme le troisième événement sportif mondial, derrière les Jeux Olympiques et la Coupe du Monde de football. Pour Patrick Kanner, qui affirme « qu’il n’y a que le sport qui soit capable de lisser toutes les différences », la France s’est fédérée autour de l’Euro et est désormais porteuse d’un véritable savoir-faire, qui lui permettra peut-être d’obtenir les JO de 2024.
Photo en une : Jacques Lambert, Patrick Kanner et Thierry Braillard lors de la présentation de l’étude / © Hervé Hamon – MVJS.