Les tueries de Mohammed Merah, Charlie Hebdo, Montrouge ou encore l’Hyper-Casher… sans omettre évidemment les attentats qui ont frappé la capitale le 13 novembre dernier: autant de drames successifs passés au crible par l’oeil aguerri de François Molins. Une figure dont la parole ferait presque de l’ombre à la grande voix de l’AFP. Nommé le 22 novembre 2011 au titre de procureur général de la République, le natif des Pyrénées-Orientales était bien loin d’imaginer l’ampleur de la mission qui l’attendait : à 62 ans, rien ne le prédestinait à se retrouver sous le feu des projecteurs. Diplômé de l’Ecole Nationale Magistrature en 1979, il fait par la suite le tour des juridictions de provinces entre 1979 et 2001, de Carcassonne à Montbrison en passant par Villefranche-sur-Saône, Bastia ou encore Lyon et Angers. Pour être nommé, en 2009, directeur de cabinet au sein du ministère de la Justice par Michèle Alliot-Marie et son successeur, Michel Mercier.
Un procureur à l’origine contesté …
La côte d’amour de François Molins n’a pas toujours été aussi forte. A sa nomination en 2011, les différents syndicats de la magistrature ont tous réagit en affirmant que cette désignation était un «signal désastreux», regrettant «sa proximité avec le pouvoir exécutif, objectivée par les fonctions de numéro un du cabinet du ministre de la justice». Une situation inédite, critiquée à l’époque par le président de la République actuel, François Hollande, lors du bouillonnant débat présidentiel de l’entre-deux tours qui l’opposait à Nicolas Sarkozy. «Vous avez fait nommer procureur de la République de Paris le directeur de cabinet du garde des sceaux. Ça ne s’était jamais fait.» Des déclarations qui semblent désormais bien obsolètes, au vu des excellentes relations professionnelles qui se sont installées entre les deux hommes.
…. Désormais admiré mais craint
Au cours des nombreuses conférences de presse, organisées par le parquet de Paris au soir de la tragédie du 13 novembre et des jours qui ont suivis, François Molins est devenu l’intermède des Français avec la dure réalité que représente le terrorisme en France. Aujourd’hui, politiques et journalistes de tous bords sont unanimes face au sérieux de ce personnage encore méconnu il y a quelques mois, espérant paradoxalement que ses interventions ne soient plus aussi régulières. Car « le super proc » est aimé, admiré mais rarement porteur de bonnes nouvelles.
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