Michel Barnier n’avait pas passé le crash test il y a un an. Par 247 voix contre 232, les députés ont définitivement adopté le budget de la Sécurité sociale mardi 16 décembre 2025, qui ne nécessitera donc pas le recours à l’article 49.3 de la Constitution. Une petite victoire qui vient saluer le sens du compromis bien connu de l’actuel Premier ministre Sébastien Lecornu.
« Depuis trois ans, jamais un budget de la Sécurité sociale n’avait autant été débattu », a déclaré la ministre de la Santé Stéphanie Rist.
Avec le même nombre de voix favorable que la semaine dernière et suite à un dernier crochet au Sénat, ce texte s’est vu définitivement adopté par les parlementaires ce mardi 16 décembre. Face à la presse, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, y voit surtout « une victoire du Parlement ».
Le budget a fait l’objet de profonds remaniements tout au long des débats, à commencer par la suppression du gel des pensions de retraite comme des minima sociaux. Il y est également prévue la création d’un nouveau congé de naissance, ou d’un « réseau France santé » avancé par le Premier ministre pour l’accès aux soins.
Le déficit est quant à lui évalué à 19,4 milliards d’euros en 2026, contre 23 milliards en 2025. Néanmoins, le transfert depuis les caisses de l’Etat jusqu’à celles de la Sécurité sociale risque fort de complexifier le vote du PLF prochainement prévu. Surtout lorsque l’on sait à quel point les avis des deux Chambres peuvent différer sur la question. Faire « converger les positions de chacun » qui « sont – à ce stade – très éloignées » – selon la volonté du Premier ministre – s’annonce donc comme un pari risqué à l’heure où la droite se refuse à tout nouveau prélèvement face à une gauche toujours en quête de mesures de justice fiscale.
Une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept députés et sept sénateurs doit tenter de trouver un accord vendredi.

