Huit élus français affirment avoir été la cible d’une cyber-attaque menée par un groupe de pirates informatiques chinois, dont sept parlementaires et l’euro-député François-Xavier Bellamy. Alors que le président français accueillait son homologue Xi Jinping pour une visite d’Etat du 5 au 7 mai, les victimes de l’attaque ont dénoncé la « loi du silence » appelant à une enquête parlementaire ainsi qu’à une réaction ferme des autorités françaises sur le sujet.
La nouvelle est tombée au mois de mars, quand les renseignements américains ont déclaré que cette attaque aurait été orchestrée en 2021 par le groupe APT31 : des hackers directement en lien avec Pékin. La méthode employée ? Des mails d’hameçonnage contenant des liens et/ou des images piégés visant à récolter de nombreuses informations concernant les utilisateurs des appareils visés à l’ouverture du courriel.
De quoi faire réagir l’ancien sénateur de Renaissance, André Gattolin, qui haussait déjà le ton dans les colonnes de de Public Sénat : « D’autres pays comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni se sont exprimés fermement. Et en France, c’est le silence des agneaux. Cette fois-ci, il ne s’agit pas de mon adresse électronique personnelle. Dans un Etat de droit, on protège ses parlementaires quand ils sont attaqués. »
Aujourd’hui, les victimes portent cinq revendications principales, à commencer par « attribuer formellement ces attaques à ATP31 ». Mais aussi « imposer des sanctions aux hackers nommés dans l’acte d’inculpation » ; « renforcer rapidement l’assistance aux parlementaires en matière de cybersécurité » ; « donner l’assurance aux parlementaires français qu’ils seront informés en temps utile en cas d’attaque parrainée par un Etat » ; et enfin « ouvrir une enquête judiciaire pour ingérences étrangères ». Olivier Cadic, le sénateur représentant les Français de l’étranger, a notamment annoncé la création d’une mission d’information au Sénat en juin.