Du changement en Europe ?
À la tête du gouvernement italien jusqu’en décembre, Mario Monti n’a pourtant pas été formellement élu par ses concitoyens. Soutenu par l’ensemble des partis nationaux, il a mené des réformes de “structure” et fait remonter la côte de son pays auprès de ses partenaires européens et des marchés financiers. Quitte à augmenter les impôts et couper dans les dépenses publiques. Si bien que début décembre, l’ancien commissaire européen ne recueillait que 33 % d’opinions favorables. Mais pendant que “Super Mario” évitait la banqueroute de l’Italie, une autre pièce se jouait dans les coulisses.
La gauche, écartée du pouvoir depuis 2008, se relançait grâce à l’organisation de primaires, remportées haut la main par Pier Luigi Bersani, le leader du Parti démocrate.
Puis, coup de théâtre, Silvio Berlusconi annonçait son grand retour et retirait le soutien du “Peuple de la liberté” à Monti, l’obligeant à démissionner. Initialement prévues en avril 2013, les élections générales seront donc avancées au mois de février. Difficile de deviner la fin de l’histoire : si le PD est en tête des sondages, sa capacité à construire une majorité dépendra des scores de la droite, menée par le Cavaliere, et du centre, rassemblé derrière Mario Monti.
En Allemagne, le suspense est moindre. Très populaire (80 % d’opinions favorables), Angela Merckel devrait être réélue à la tête de l’État. D’autant plus que les socialistes (SPD) et les Verts ont rejeté toute possibilité d’alliance avec la gauche radicale Die Linke. Dans ces conditions, la CDU-CSU devrait remporter l’élection, et la chancelière n’aura sans doute pas de difficultés à former une nouvelle coalition pour gouverner, que ce soit avec les libéraux (reconduisant ainsi la coalition noire-jaune), le SPD (bâtissant une “grande coalition” comme entre 2005 et 2009), voire avec les écologistes.
Des élections sous haute tension
Du changement en Iran ? Certainement sur la forme puisque la constitution empêche Mahmoud Ahmadinejad de briguer un troisième mandat. Sur le fond rien n’est moins sûr : le scrutin du 14 mai 2013 opposera les partisans du président sortant aux conservateurs proches du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, vainqueurs des législatives de mars dernier. L’élection focalisera l’attention sur l’un des points chauds de la planète. Si le résultat du vote est sujet à caution comme en 2009, le peuple pourrait une nouvelle fois se soulever, malgré la promesse de la répression. Privé d’interlocuteur fiable, les États-Unis espèrent quant à eux avancer sur la question du nucléaire avec le successeur d’Ahmadinejad.
Un peu plus à l’ouest, les électeurs israéliens s’apprêtent eux aussi à élire un nouveau gouvernement. L’actuel Premier ministre, Benjamin Netanyahou, joue gros mais il peut partir en campagne confiant. Deuxième derrière le parti de centre-droit Kadima en 2009 (27 sièges contre 28), son parti, le Likoud, est en tête des sondages. Les récents affrontements avec le Hamas ont de plus renforcé sa popularité. En décidant de dissoudre la Knesset et de provoquer des élections anticipées, il entend ainsi acquérir une nouvelle légitimité face à Barack Obama, fraichement réélu alors qu’il soutenait officieusement le républicain Mitt Romney. Son alliance avec le parti ultra-nationaliste Israël Beiteinou et sa réélection seront en tout cas un nouvel obstacle au processus de paix entre l’État hébreux et la Palestine.