Quels sont les principaux atouts de la Communauté d’agglomération de Villefranche-sur-Saône (CAVIL) ?
Située sur le grand axe Nord-Sud, la Communauté d’agglomération de Villefranche-sur-Saône jouit d’une position géographique et stratégique exceptionnelle ainsi que d’une accessibilité multipolaire. Deux sorties d’autoroute, chemin de fer ou encore voie d’eau, autant d’atouts que nous comptons exploiter à des fins économiques et touristiques plus approfondies, notamment via des bateaux de croisière avec une halte fluviale. Une étude en cours permettra à terme de savoir si cette activité sera fructueuse et attractive pour la CAVIL. Par ailleurs, le port de Villefranche se distingue par undéveloppement remarquable, avec une augmentation de tonnage d’environ 5 % tous les ans.
Plus généralement, le territoire profite d’un équilibre entre urbanisme et ruralité indispensable à la qualité de vie des habitants. L’influence de la ville centre, capitale du Beaujolais de 34 000 habitants, s’étend au-delà même de la région grâce à son important patrimoine historique et architectural. Forte de ses services publics et d’un hôpital rayonnant sur un bassin de plus de 220 000 habitants, Villefranche développe constamment son programme culturel et ludique grâce à son théâtre, l’auditorium, la médiathèque, le musée, le conservatoire communautaire ainsi que de nombreux équipements sportifs.
Enfin, avec plus de 4 000 entreprises répertoriées sur son territoire et quelques 27 000 emplois, la CAVIL comporte d’importantes zones d’activités économiques qui contribuent à l’attractivité de la région.
Quels sont les objectifs de la CAVIL pour 2012/2013 ? Pourriez-vous nous présenter les principaux projets du territoire ?
Si la CAVIL fait partie des premières collectivités à avoir été fondées, sa configuration n’a que très peu changé en 50 ans (4 communes dont la ville centre). C’est pourquoi notre priorité actuelle consiste en l’élargissement du territoire dans le cadre d’un périmètre englobant 21 communes, autrement dit plus de 76 000 habitants.
Si rien n’a été encore défini, une étude est lancée avec l’aide de trois cabinets très performants qui vont se consacrer au projet de territoire, à l’économie ainsi qu’aux problématiques administratives qu’un regroupement éventuel impliquerait. Le but étant d’établir un consensus général pour construire une nouvelle communauté cohérente et fédératrice, qui fasse le lien entre Lyon et Mâcon.
L’agrandissement du territoire amènera par ailleurs le défi d’un équilibre à définir entre milieux urbains et ruraux, nécessaires l’un à l’autre tout en étant complémentaires. Dans cette démarche, les volets agricoles et viticoles prendront une place extrêmement importante puisqu’il s’agira d’exploiter la richesse du territoire dans la tradition bien connue du Beaujolais.
Quels grands principes vous guident, vous et vos collaborateurs dans la gestion de l’agglomération ?
Dans le domaine économique, le rayonnement de l’office de tourisme de la Communauté contribue à développer notre influence en la matière ainsi qu’aux lll lll autres communes. La qualité de nos équipements sportifs permet la mise en place de réunions au niveau national, véritable tremplin pour les services d’hôtellerie et de restauration du territoire en termes de visites. Par ailleurs, et c’est une préoccupation forte, il faut réorganiser l’ensemble des zones d’activités pour parfaire le dynamisme économique de la Commu-nauté d’agglomération, souvent plombé par des bâtiments obsolètes qui peuvent pourtant être ré-exploités.
Comment l’Agglomération a-t-elle favorisé l’arrivée de nouvelles entreprises sur son territoire ?
Il s’agit tout d’abord de donner aux entreprises la possibilité de venir s’implanter sur le territoire de Villefranche, notamment en rénovant des zones d’activités anciennes et en réorganisant l’ensemble de ces espaces. Avec l’aide de l’EPORA, un établissement public foncier de la région, la Communauté d’agglomération ainsi que la Chambre de commerce et d’industrie cherchent à obtenir la maîtrise d’ouvrage de la réhabilitation d’un certain nombre de bâtiments vides. L’étude actuelle se concentre sur la zone industrielle nord d’une superficie de plus de 30 hectares.
Par ailleurs, une pépinière d’entreprises située à Villefranche permet aux jeunes sociétés d’être hébergées à un tarif préférentiel sur une durée de trois ans avant de prendre leur envol et s’implanter définitivement ailleurs. Ce site se trouve dans le local d’un ancien abattoir qui a été réhabilité et dont l’architecture est très réussie. Début juillet, nous allons inaugurer au nord de l’agglomération un autre type de pépinière consacrée au e-commerce, qui comportera une quinzaine d’emplois au démarrage. C’est une démarche importante et innovante portée par l’Agglo-mération et qui est vouée à un avenir très positif en raison de ses retombées en lien avec l’actualité.
Plus globalement, comment entrevoyez-vous l’avenir du territoire ? Quels sont vos projets sur le long terme ?
La priorité actuelle se destine au projet de territoire dans le but, à terme, de construire une nouvelle agglomération qui rassemble l’ensemble des communes concernées autour de bénéfices communs et collatéraux. En plus du volet économique, culturel, sportif et touristique, beaucoup d’énergie va être déployée en ce qui touche la compétence Transports en commun.
Car ce nouvel élargissement va amener de nouvelles problématiques en termes de déplacements, autant dans la ville centre que dans les communes plus excentrées. Actuellement, l’augmentation de ces voyages s’élève à plus de 44 %. Pour réduire encore l’impact de la pollution et l’utilisation de la voiture, il faut développer les transports en commun tout en habituant la population à se tourner naturellement vers ce dispositif, parti-culièrement en ce qui touche les trajets courts.
Quant aux communes plus isolées, le succès du service de transports à la de-mande de l’Agglomération permet entre autre d’évaluer les demandes de la po-pulation en termes d’accessibilité et de déplacements. Par exemple, lorsqu’un axe devient très fréquemment emprunté, nous pouvons décider d’y construire une nouvelle ligne ou de poursuivre le trajet d’un tracé déjà existant.