Live-tweetée et retransmise en direct sur Facebook, la conférence de rentrée du Sénat a résolument misé sur les réseaux sociaux pour marquer le coup. Bien décidé à moderniser son institution, Gérard Larcher a affirmé « nous multiplions – je dis « nous » puisque ce sont mes collègues sénateurs qui se prêtent à cet exercice – les « cyber-échanges » directs avec les citoyens. Ils peuvent prendre la forme de simple information, mais aussi de consultation ou de question/réponse et débat avec les internautes ». Autant de moyens « utiles au débat public au service d’une démocratie plus participative » a t-il estimé, ajoutant que la Chambre Haute « va s’équiper d’outils de mesure de l’opinion, afin de mieux percevoir le degré de connaissance du rôle du Sénat, de ses missions, mais aussi de mesurer la portée des réformes ».
A huit mois de la fin du quinquennat, l’examen du bilan présidentiel approche : l’occasion pour Gérard Larcher de relever trois priorités en réponse à l’augmentation du chômage, de la dette publique et à une croissance qui ne décolle pas vraiment. Il veut notamment rétablir l’autorité de l’Etat, dont « la perte est parfois devenue insupportable aux Français », remettre de l’ordre dans les finances publiques en réinventant le dialogue social du 21ème siècle, tout en réduisant la fracture territoriale. Le président du Sénat en est certain : « la France rurale se sent méprisée », le sujet n’étant pas uniquement ressenti par les élus mais aussi par les citoyens, d’après lui. Coté laïcité, il a appelé à la « nécessité de faire naître un islam de France » : « il ne s’agit pas de légiférer sur tous les sujets, mais de faire preuve d’une capacité d’affirmation face à l’islamisme politique en soutenant les maires chaque fois qu’il le faudra, sans pour autant montrer du doigt l’ensemble des Français de culture ou de religion musulmane en les associant pleinement à ce combat contre la radicalisation ». Se voulant « contre les lois de pulsion » – notamment en référence à l’interdiction du burkini – Gérard Larcher a néanmoins rappelé que « la loi de la République doit rester le socle et le sommet ».
Sur la question de l’Europe, le Sénat compte rester pleinement mobilisé au cours des prochains mois pour faire entendre sa voix et renforcer le rôle des Parlements nationaux à l’échelle continentale. Quant aux sujets plus « chauds », Gérard Larcher a rappelé ce qu’il attendait de la primaire des Républicains : « cette primaire doit être transparente et loyale, j’ai pris l’engagement de tout faire pour que cet objectif soit atteint et je l’ai rappelé encore dans mon propos à la Baule (…). Il s’adresse à tous les candidats. »
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