Une ligne modérée
C’est un inconnu du grand public qui a finalement raflé la mise. Thierry Le Paon spécialiste des questions d’emploi, a succédé à Bernard Thibault qui dirigeait la CGT depuis 1999. Comme lui, il appartient à la branche modérée du syndicat. Comme lui, il est membre du Parti communiste. Dès sa première embauche comme soudeur chez Caterpillar, Thierry Le Paon adhère à la CGT. Il n’a alors que 17 ans. Son engagement dérange la direction mais lui confère une légitimité à toute épreuve dans la confédération. En 2001, le conflit des Moulinex le porte sur le devant de la scène. Délégué CGT de l’entreprise, il gravit ensuite tous les échelons de la centrale syndicale.
Un « socialo-compatible »
L’Élysée peut a priori se rassurer. Thierry Le Paon saura garder ses distances avec la « gauche de la gauche », même si une grande partie des troupes se retrouve dans les combats menés par Jean-Luc Mélenchon. S’il a réitéré son reproche à François Hollande d’avoir, « comme Nicolas Sarkozy », pour « obsession le coût du travail », le nouveau leader de la CGT tempère en ajoutant qu’il serait « idiot » de « considérer que la droite et la gauche seraient la même chose ». Cependant il devra faire avec les humeurs de ses adhérents, le gouvernement socialiste ne faisant pas que des heureux.
De bonnes relations intersyndicales
À la CFDT, Laurent Berger – lui aussi encore peu connu du grand public – assure n’avoir « aucun problème de relation avec Thierry Le Paon » en dépit des divergences à propos de l’accord sur l’emploi. Dans les Échos, ce dernier assure de son côté qu’« il n’y a pas de rupture avec la CFDT – juste des minifractures ». « La recherche de démarche unitaire est une constante historique de la CGT » rappelle-t-il, car elle est « source d’efficacité » pour un syndicalisme dont « la vocation est d’être utile ». Les relations intersyndicales ne devraient donc pas pâtir du changement de direction de la confédération. Les hommes changent, les fondamentaux demeurent.