Décrivez-nous une journée type avec le ministre des Sports…
Il n’y a pas de journée type pour un ministre. La seule certitude, c’est qu’elles sont longues ! Il y a certes des rendez-vous récurrents : le conseil des ministres ou encore les questions au gouvernement, à l’Assemblée ou au Sénat. Pour le reste, je tiens à me déplacer un maximum et à rencontrer les acteurs des champs dont j’ai la responsabilité.
Le Sport et la Jeunesse sont-ils des sujets abordés de manière régulière avec le Président de la République ?
La jeunesse est la priorité de François Hollande. C’est un sujet constant de préoccupation et d’action pour le Président et donc un sujet d’échange entre nous. C’est aussi le cas du sport, notamment de l’Euro 2016 car cet événement pose des enjeux majeurs, en termes d’économie, de sécurité, de cohésion. Le Président suit ces dossiers avec beaucoup d’attention, comme la candidature de Paris aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
Côtoyez-vous de manière journalière le secrétaire d’État au Sport, Thierry Braillard ?
Nous avons un rendezvous régulier chaque mercredi midi, avec Thierry Braillard et Hélène Geoffroy. J’y tiens car
ce déjeuner me permet de les informer des principales orientations prises au Conseil des ministres le matin-même.
D’un point de vue personnel, comment jugez-vous votre bilan depuis votre prise de fonction au sein de ce ministère en août 2014 ?
Ce n’est pour moi pas l’heure du bilan mais de l’action. Une action de terrain, avant tout, avec de nombreux déplacements pour sillonner une bonne partie de la France et aller à la rencontre des habitants, leur parler et prendre leur pouls. Je dois montrer notamment à la jeunesse et aux habitants des quartiers que le gouvernement est là pour eux.
Quelles seront vos priorités de fin de quinquennat en tant que ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports ?
Outre le projet de loi pour l’Égalité et la Citoyenneté, je dois animer “priorité jeunesse” fixée par le Président, renforcer l’intervention de l’Etat dans les quartiers prioritaires, préparer l’Euro 2016 et accompagner la candidature aux JO 2024… J’ai du grain à moudre !
A quelques semaines du début du championnat d’Europe des Nations de Football, comment se déroulent les derniers détails de l’organisation ?
La France est prête. L’Euro 2016 sera un événement hors norme, avec 51 matchs joués par 24 sélections, 2,5 millions de spectateurs cumulés… Les quelques semaines qui nous séparent du coup d’envoi de la toute première rencontre seront des semaines utiles, où l’Etat, l’Euro SAS, la Fédération française de football et les villes hôtes seront pleinement mobilisés pour la réussite de cet événement. La France doit être à la hauteur, elle le sera.
D’un point de vue sécuritaire, avec le prolongement de l’état d’urgence, quels vont être les renforcements mis en place dans les stades et à l’extérieur ? Comment s’organiseront les “fans zones” ?
Plus que jamais, rien ne doit être laissé au hasard en matière de sécurité. Le dispositif conçu sous l’égide du Ministère de l’Intérieur prévoit la systématisation des palpations de sécurité pour accéder aux stades et aux fans zones, des mesures de vidéosurveillance, la mise en place possible de systèmes de détection corporelle de métaux, la mise en oeuvre de mesures de régulation des flux aux abords des entrées des fans zones afin d’éviter les regroupements devant les entrées et, enfin, l’interdiction d’entrer avec des sacs volumineux ou des bagages et la mise en place de services de consignes surveillées. La sécurité des fans zones est un enjeu majeur : elles accueilleront au total 7 à 8 millions de visiteurs. Ce dispositif a été conçu avec l’ensemble des parties prenantes (le club des sites, la SAS-Euro 2016, notamment), il est ajustable en fonction de la situation.
Les différents événements sportifs de cet été organisés en France (Roland Garros, Tour de France, Euro de football) auront- ils aussi pour but de relancer le tourisme en France, secteur en baisse depuis les attentats du 13 novembre ?
Plus largement, l’organisation de tels événements mondialement connus pourront-ils rendre la France à nouveau attractive ? Bien sûr, ces événements sont une vitrine pour la France. Aussi bien de son savoir-faire en matière d’organisation de grands événements sportifs internationaux que de la qualité de son tissu économique mais aussi sa culture, son patrimoine. Au-delà, nous avons saisi cette occasion pour structurer et développer les marchés de l’économie du sport. Nous avons lancé une filière sport à Bercy avec Emmanuel Macron et Mathias Fekl le 23 mars dernier. Je suis persuadé que le sport est un investissement d’avenir, pour le bien être des Français, bien sûr, mais également en termes de croissance et d’emplois.
Après avoir accueilli les championnats d’Europe des Nations de Basket en 2015, la France organisera le championnat d’Europe des Nations de Football dans quelques jours, les championnats du monde de Handball en 2017, la Ryder Cup (golf) en 2018 à Saint-Quentin en Yvelines, et est officiellement candidate à l’organisation des Jeux Olympiques d’été en 2024 à Paris. Le pays serait-il en train de muter en une nation de sport et en a-t-il les moyens ?
Et on peut ajouter la Coupe du monde féminine de football en 2019 ! Vous avez raison de le souligner : la France est une terre d’accueil de grands événements sportifs. Je m’en réjouis car, non seulement nous en avons les moyens, mais ces événements sont une formidable chance pour notre pays. Reprenons l’exemple de l’Euro 2016 : des milliers d’emplois seront créés dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, de la sécurité, de l’accueil.
La construction et la modernisation d’un certain nombre d’enceintes sportives ont-elles permis à la France de rattraper son retard sur ses voisins allemand ou anglais, concernant leurs accessibilités ou encore leurs usages de nouvelles technologies?
Oui, nous avons désormais des stades entièrement rénovés, pour certains neufs. L’Euro 2016 aura permis de préparer l’avenir. Ce travail aura généré l’équivalent de 20 000 emplois.
Enfin, un pronostic pour l’équipe de France lors de cet Euro 2016 ?
Je suis de nature optimiste : je rêve bien sûr d’une victoire des Bleus contre l’Allemagne en finale !
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