À l’invitation de Nicole Guedj, la présidente de l’association d’amitié France-Israël, Mounir Mahjoubi est revenu sur son parcours atypique qui l’a mené jusqu’à l’hôtel de Matignon.
Né en 1984 à Paris, il grandit avec sa mère, originaire du Maroc, dans le XIIe arrondissement de la capitale. Bon élève, sérieux et épanoui, il découvre la passion qui ne le lâchera plus : l’informatique. Au lycée, il commence les petits boulots à 16 ans afin d’économiser et de s’acheter son propre ordinateur. “C’était devenu ma quête d’absolu”. Il entre chez Club Internet, au standard technique, où il restera neuf ans. “J’ai fait mes armes là-bas, j’y passais tous mes week-end, alors que j’allais en cours la semaine. Je ne comptais pas mes heures.” Ce travail de technicien standardiste, il l’a gardé même après avoir obtenu son baccalauréat. “Je me suis réellement épanoui dans ce boulot, confie-t-il, j’ai appris à écouter et à travailler en équipe”. Son expérience professionnelle s’est prolongée ensuite à La Ruche qui dit Oui qui l’a “vraiment lancé.” Une boite dont il assume l’insuccès, l’échec faisant partie d’une carrière riche en expérience. Plus tard, en 2007, il participe à la campagne de Ségolène Royal, puis à celle de François Hollande en 2012. A cette époque il est le spécialiste du numérique du candidat socialiste à l’élection présidentielle.
L’État ? une plateforme d’aide et d’assistance !
Le 10 février 2016, c’est la consécration pour Mounir Mahjoubi : François Hollande le nomme président du Conseil national du numérique. Le jeune franco-marocain le restera jusqu’à la fin de la mandature en cours. C’est le début de sa carrière politique. Durant l’année 2017 il attise la curiosité du futur président Emmanuel Macron qui l’engage, à son tour, dans son équipe de campagne. C’est à l’issue de cette ultime étape que Mounir Mahjoubi devient Secrétaire d’Etat et député (LREM) de la nation. Désormais investi d’une mission de haute volée dans le domaine du numérique, Mounir Mahjoubi expose sa politique. Selon lui la diversité et la mixité font défaut au sein du paysage entrepreneurial français. “Il faut en faire une “plateforme” d’aide et d’assistance”. L’Etat doit ainsi garantir une meilleure connexion aux services sociaux en développant le projet d’identité numérique unique. Cette dernière doit permettre à chaque citoyen de posséder un seul identifiant et un seul mot de passe pour accéder à l’ensemble des services et prestations délivrés par l’Etat (santé, éducation, justice, etc.). Le nouveau gouvernement prévoit d’investir 10 milliards d’euros par an dans l’innovation numérique, une somme jugée trop juste par le jeune secrétaire d’état aux vues d’un accès au numérique vétuste. Ce dernier est resté impossible à 20% de Français en 2017, soit 13 millions de personnes. D’où la nécessité d’une plus grande inclusion numérique.