Dans la soirée du 8 juin, Gérard Larcher, le Président du Sénat, a remis le Prix au lauréat, Pierre-François Souyri. Depuis 2003, cette récompense rend hommage aux historiens, jeunes ou confirmés.
Dans son ouvrage « Moderne sans être occidental », Pierre-François Souyri s’attelle à contredire la vision simpliste qui consiste à penser que le Japon était figé dans une immobilité féodale jusqu’à l’arrivée occidentale. Il balaie même d’un revers de plume ce postulat, en démontrant que les lumières ancestrales japonaises et le confucianisme comptent bien plus que l’influence des occidentaux. L’auteur souhaite ainsi rappeler que la modernisation des sociétés n’est pas le monopole de l’Europe. En effet, au Japon, la modernité a éclos sur le terreau de la pensée japonaise et chinoise au moins autant que sur des références venues d’Occident. Pierre-François Souyri se sert notamment de l’exemple du féminisme qui émergea dans les années 1910 grâce aux inspirations puisées dans le shintô.
L’ouvrage débute par une citation du critique d’art Okakura Tenshin dans son « livre du thé » de 1906 : quand donc l’Occident comprendra-t-il ou essaiera-t-il de comprendre l’Orient? « Moderne sans être occidental, aux origines du Japon d’aujourd’hui », invite ainsi son lecteur à réfléchir sur les relations européennes actuelles avec l’Orient et plus largement le monde.
Bibliothèque des histoires, Gallimard, 2016