Convention citoyenne pour le climat, proposition de loi sur la sécurité globale et clivages au sein de la majorité : autant de sujets sur lesquels le ministre chargé des Relations avec le parlement s’exprime dans nos colonnes.
La future loi pourrait-elle souligner certaines avancées en matière de lutte contre le réchauffement climatique afin de montrer que, sur un thème aussi sensible, gouvernement et parlement ne partiront pas d’une page blanche ?
On ne part absolument pas d’une page blanche avec les mesures déjà engagées au Parlement sur la fin des centrales à charbon , de l’exploration des hydrocarbures en France, la prime à la rénovation, ou aux véhicules économes en énergie+..etc. Un certain nombre de propositions de la Convention citoyenne visent à pousser nos ambitions encore plus loin en matière automobile, de transition énergétique, ou encore de logement. A l’issue de l’examen de ce texte par le Parlement aucun gouvernement français n’aura jamais été aussi volontariste en matière de lutte contre le réchauffement climatique !
Cette « déconnexion » avec les réalités territoriales (…) est fausse.
Qu’avez-vous pensé, d’une manière générale, de la façon dont les parlementaires ont perçu les réalités de la crise sanitaire actuelle alors même que la plupart n’exercent plus, comme dans le passé, de mandats locaux ?
J’ai exercé mes fonctions lors des deux phases épidémiques que nous avons traversées en maintenant le lien avec nos élus par visioconférence. Ces derniers sont en contact permanent avec les difficultés du terrain, les citoyens et sont particulièrement réactifs. En réalité cette fameuse « déconnexion » avec les réalités territoriales souvent mise en exergue dans les médias est une facilité pour créer des polémiques mais elle est fausse
Selon vous, la loi de sécurité globale devra « assurer l’équilibre entre nécessité de protéger les policiers et liberté d’informer ». Est-ce qu’il ne s’agit pas d’un exercice particulièrement difficile ?
Évidemment que c’est compliqué. Le problème étant que certains – qui ne sont pas des journalistes – se servent de vidéos dans l’intention de nuire et non pas d’informer, notamment pour menacer un policier ou un gendarme. Nous trouverons cet équilibre fondamental dans la navette parlementaire.
Il ne faut pas faire l’amalgame entre fronde et débat parlementaire.
On parle de plus en plus de « frondes parlementaires » face aux projets du gouvernement. Quels arguments allez-vous utiliser dans les semaines à venir pour montrer que le pouvoir exécutif reste très attaché au fonctionnement normal des institutions ?
Si des tensions ont pu naître autour de l’article 24, je ne connais pas de majorité ayant pu rester aussi solide et soudée malgré toutes les difficultés rencontrées jusqu’ici ! Pour cette raison, je pense qu’il ne faut pas faire l’amalgame entre fronde et débat parlementaire au sein duquel il est tout à fait naturel que des nuances s’expriment. C’est l’essence même de la démocratie.
Les Français semblent perdre confiance dans leurs représentants politiques. S’agit-il de l’un des sujets sur lesquels vous pourriez travailler de concert avec les parlementaires ?
Tout à fait. Il s’agit d’un sujet qui dépasse de loin les discordes entre majorité et opposition tout en étant d’actualité dans l’ensemble des pays du monde. Maintenir la transparence au sein du processus décisionnel, rester à l’écoute des citoyens et de leurs besoins, faire vivre le débat au sein du Parlement, sont autant de moyens de réaffirmer les principes du champ institutionnel tout étant au rendez-vous des Français.
Crédit image à la une : © Alexandre Baillais