Le 8 mars dernier, l’association Régions de France a publié son livre blanc intitulé « Vers une République de la confiance ». 64 propositions y sont listées, formant une feuille de route politique précise à destination du prochain gouvernement.
« Nous devons restaurer la confiance des Français envers les politiques, envers la République » : c’est la profonde conviction de Carole Delga, présidente de Régions de France et du Conseil régional d’Occitanie. Un objectif, qui, selon les différents présidents de Région, ne peut être atteint qu’à condition de renforcer la relation partenariale entre l’Etat et les Collectivités locales, grâce à une réforme constitutionnelle. « Ce livre blanc est une feuille de route pour le prochain gouvernement, quel qu’il soit, ainsi qu’une réponse à la situation de la France, rythmée par les crises depuis le début du mandat d’Emmanuel Macron. »
Reconnaître à la Corse un statut d’autonomie renforcée
Cette adaptation de la Constitution permettrait de reconnaître à la Corse un statut d’autonomie renforcée, autrement nommé « d’autonomie de plein droit et de plein exercice ». Une demande de transfert de compétences naturellement soutenue par la présidente de l’Assemblée de Corse, Nanette Maupertuis, qui déplore le fait « qu’aucune demande n’ait aboutie depuis la création de la Collectivité territoriale de Corse », il y a 30 ans. L’autonomie des Régions et Collectivités d’outre-mer serait également renforcée.
Consolider les moyens d’exercice des Régions
Sur le plan économique, ainsi qu’en matière d’éducation et de transport, le rapport détaille une série de propositions afin de « renforcer les moyens d’exercice des Régions » :
orienter les jeunes vers la vie active (en ouvrant la gouvernance des lycées sur la société civile et en transférant intégralement aux Départements et Régions les gestionnaires des collèges et lycées) ;
confier les clés de la politique de l’emploi aux Régions (transfert de l’ensemble des formations de l’Etat aux salariés) ;
faciliter l’investissement pour la création et le développement des entreprises ;(création de banques publiques régionales) ;
donner aux Régions plus de moyens d’agir pour faciliter la mobilité (créer des agences régionales de mobilité et revoir le modèle économique du ferroviaire).
L’ensemble des Régions souhaitent également accroître leur autonomie fiscale et financière, à l’heure où 92% de leurs recettes sont fixées par l’Etat.
Nous devons être au rendez-vous de l’Histoire.
A un mois du premier tour, cet outil avait donc vocation à interpeller les candidats à la présidentielle sur la question de la décentralisation, dans un contexte national et international particulièrement tendu. Selon la présidente de la région Occitanie et son bras droit, Renaud Muselier, il devient absolument vital d’instaurer « une nouvelle gouvernance des politiques publiques, fondée sur la co-construction et la coopération, afin de donner au peuple confiance en l’avenir et éviter un délitement de la cohésion républicaine ». Pour les Collectivités locales membres de Territoires Unis, il s’agit donc d’agir en complément des politiques gouvernementales et « d’être au rendez-vous de l’Histoire », a conclu Madame Delga.
France-Marie Nott-Mas.
© de l’image à la Une : Benjaminpasquier