Censée freiner le développement de la plateforme Shein en France tout en réduisant l’impact environnemental de l’industrie textile, une proposition de loi soutenue par le gouvernement est examinée cette semaine au Sénat, avant un vote prévu le 10 juin.
Après être restée longtemps au placard, une loi relative à la « mode éphémère » a fait l’objet de l’attention des sénateurs ce lundi 2 juin. Au programme : contrer l’expansion de la mode « jetable » avec des vêtements souvent peu coûteux, de piètre qualité et extrêmement polluants pour la planète. Sans oublier les conditions de travail au sein des pays qui les fabriquent.
Autant de raisons qui ont poussé le gouvernement à vouloir mettre un frein à l’avancée des géants de la mode sur le marché français, et ce malgré des prix très attractifs. Selon l’Ademe (Agence de l’environnement), entre 2010 et 2023, le nombre de vêtements mis en vente dans l’Hexagone est passé de 2,3 milliards à 3,2 milliards. Ce qui n’empêche pas près de 35 vêtements d’être jetés chaque seconde dans le pays.
Parmi les mesures phares, la proposition de loi prévoit une définition de la « fast fashion » ainsi que des sanctions renforcées grâce à un système de «bonus-malus» tenant compte des «coûts environnementaux» d’une production massive.
Dans sa version initiale, ce texte proposé par Anne-Cécile Violland, députée (Horizons) de Haute-Savoie, prévoyait également l’interdiction de la publicité aux plateformes. Une interdiction désormais restreinte suite aux divers amendements déposés par la Commission du Développement durable du Sénat. Mais pas irréversible, puisque la veille de l’examen du texte par les sénateurs, le gouvernement a annoncé soutenir une interdiction totale en dépit des risques d’anticonstitutionnalité qu’elle implique. Le débat reste ouvert.