Elu depuis 1977, le sénateur de la Vienne annonce dans une tribune publiée par La Nouvelle République qu’il renonce à l’exercice de son mandat pendant les trois ans à courir avant la fin de celui-ci.
L’ancien Premier ministre devra quitter son poste de président de la commission des affaires étrangères et de la défense. C’est en cette qualité qu’il vient de remettre au président un rapport avant de quitter le Sénat. A la faveur des élections de septembre, Jean-Pierre Raffarin dit vouloir apporter sa contribution au renouvellement.
Dans sa tribune, il considère le moment comme pertinent, et vouloir laisser la place aux jeunes : « une nouvelle vision pour un nouveau monde ». Un départ qui n’est pas surprenant, en témoigne par exemple ce tweet du 20 juin 2017 :
Le mystère ne planera pas longtemps sur ses autres projets. Il s’agit de la création d’une ONG internationale, « Leaders for Peace », destinée à « alerter contre les risques de guerre qui nous menacent ». Il continuera par ailleurs à s’investir pour la coopération franco-chinoise.
« Gourmet des formules, esthète de la politique » d’après les mots de Guillaume Tabard, du Figaro, le ténor de la droite a en effet marqué les esprits au cours de sa longue carrière. Il a par exemple remporté en 2012 le Grand Prix spécial anniversaire Humour et Politique, décerné par le Press Club, pour « l’ensemble de son œuvre », aussi désignée par le terme «
raffarinades ».
Pour autant, ses dernières semaines n’ont pas été de tout repos. Les mots de Rachida Dati à son égard, le 16 juin, témoignent de ce qui se joue en ce moment chez les Républicains.
Soutien d’Alain Juppé, « modéré », et l’un des instigateurs du mouvement « constructif » qui aboutit aujourd’hui à la création de deux groupes républicains à l’Assemblée Nationale, le départ de Raffarin s’accompagne d’un certain nombre de « bon débarras ». Pour autant, les profils « atypiques » sont souvent chahutés, et l’on peut parier que le presqu’ex-sénateur balaiera ces réactions d’un bon mot.
D’autres, comme Flore Galaud de LCI, lui adressent un au revoir plus complice, reflet peut-être d’une personnalité un peu décalée.
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