L’ambiance était électrique ce matin. Après 31 minutes de retard, François Fillon a finalement levé le doute sur les rumeurs de son retrait de la présidentielle. En dépit de sa convocation en vue de d’une mise en examen dans le cadre de l’enquête sur les emplois présumés fictifs de son épouse, l’ancien ministre a annoncé qu’il resterait bel et bien dans la course à l’Elysée. « Je ne céderai pas, je ne me retirerai pas » a-t-il martelé en dénonçant ce qu’il qualifie d’« assassinat politique ». « Ce n’est pas moi seulement qu’on assassine, c’est l’élection présidentielle. (…) C’est la voix de millions d’électeurs qui est muselée ». Refusant de reconnaître les faits, François Fillon a voulu s’en remettre « au peuple français et à lui seul », ajoutant que « la France est plus grande que (ses) erreurs. »
Cet appel à la résistance n’a pourtant pas fait l’unanimité au sein de son parti. A commencer par Bruno Le Maire, qui met en cause le revirement de François Fillon alors qu’il avait promis le 26 janvier de retirer sa candidature dans le cadre d’une mise en examen. « Je crois au respect de la parole donnée. Elle est indispensable à la crédibilité de la politique. Elle est la condition nécessaire pour mener les efforts de redressement de la France » a écrit le député de l’Eure dans un communiqué pour annoncer qu’il renonçait à ses fonctions auprès du candidat LR. S’en est suivi un certain effet boule de neige parmi ses proches. Arnaud Robinet s’est lui aussi immédiatement retiré, pour consacrer son « énergie » à la ville de Reims dont il est maire. Un retournement de situation qui pose surtout la question de la suite que prendra la campagne présidentielle de François Fillon, dont les dernières semaines ont davantage servi à se justifier de l’affaire « Pénélope » qu’à conquérir de nouveaux électeurs.
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