« Si les femmes ont le droit de monter à l’échafaud, elles devraient avoir le droit de monter à la tribune ». En 1791, Olympe de Gouges évoquait déjà la question de l’égalité femmes-hommes dans les hautes instances. Deux siècles plus tard, la place de la femme au sein de l’hémicycle est plus que jamais controversée : en 1932, Raymond Duplantier, sénateur de la Vienne, déclarait : « les dames voudraient être députées, et bien non ! Qu’elles restent ce qu’elles sont : des putes ».
En 2016, quelle est la place de la femme dans les instances politiques ?
A l’occasion du 8 mars, journée de la femme, une table ronde sur la place des femmes en politique a été dressée à l’Assemblée nationale sous la tutelle de Catherine Coutelle, présidente de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances ente les femmes et les hommes.
Parité, sexisme et lutte de pouvoir sont autant de sujet qui y ont été abordés, avec de nombreuses anecdotes. Celle notamment de Véronique Massonneau, rendue tristement célèbre, par le « caquètement » qu’un député lui a adressé alors qu’elle prenait la parole dans l’hémicycle. Il en va de même pour Roselyne Bachelot et le fameux « Tiens, c’est le concert des vagins ! » qu’un élu a lancé alors qu’elle effectuait sa première allocution au sein de la tribune du Palais Bourbon.
Depuis le 6 juin 2000, la loi impose aux partis politiques de présenter un nombre équivalent de femmes et d’hommes au sein des scrutins de liste (élections municipales, régionales, européenne). Dans les autres institutions, en revanche, une évolution bien lente est constatée.
Des exécutifs très masculins
Pour certaines fonctions, la parité semble proche : les femmes représentent 48% des conseillers régionaux er 40% des conseillers municipaux.
En revanche, le travail est loin d’être accompli au niveau de l’exécutif : cette volonté de parité a principalement consisté, pour les hommes, à céder la place aux femmes pour des postes plus importants.
Seulement 9,6% des maires de communes de plus de 3500 habitants sont des femmes et seules trois sont présidentes de région sur 17 élus.
Plus l’instance est haute, donc, moins les femmes sont présentes. Résultat : l’Assemblée nationale ne compte aujourd’hui que 27% de femmes et le Sénat, lui ne comprend que 25% de la gente féminine.
L’extension du scrutin binominal reste-t-elle la seule solution pour lutter contre cette inégalité ? La question reste ouverte.
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