Trouver sa place
Aux côtés de Michel Sapin, le savoyard n’a pas chômé. Entre le sauvetage de l’Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) puis les lois sur les emplois d’avenir et les contrats de génération, il a largement donné satisfaction à François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Désormais coincé entre l’Élysée, son nouveau ministre de tutelle – Laurent Fabius – et le Secrétariat général des affaires européennes (SGAE) qui dépend du Premier ministre, Thierry Repentin devra trouver sa place. Son prédécesseur a fait le plus dur : convaincre la majorité d’adopter le traité européen. À lui désormais de combattre l’abstention aux prochaines élections européennes et de porter la voix de la France à Bruxelles.
Inconnu sur les questions européennes
Être incontournable dans son domaine de prédilection est une bonne stratégie pour devenir ministre (cela a réussi à Vincent Peillon par exemple) mais cela ne fonctionne pas à tous les coups. Ainsi, Thierry Repentin se destinait au ministère du Logement. Directeur de cabinet de Louis Besson au secrétariat d’État au Logement dans le gouvernement
Jospin, sénateur à l’aise sur les lois relatives à l’urbanisme et au logement, président de l’Union sociale pour l’habitat, et enfin responsable du pôle “habitat et ville” dans l’équipe du candidat Hollande lors de la dernière campagne présidentielle : on ne l’attendait pas à la Formation professionnelle ou aux Affaires européennes. Mais la nécessité de nommer des ministres écologistes, puis la démission de Jérôme Cahuzac en ont décidé autrement.
Objectif Logement ?
Depuis Pierre Moscovici, qui fut ministre chargé des Affaires européennes pendant cinq ans (1997-2002), le portefeuille n’est pas resté plus de deux ans au même titulaire. Est-ce pour autant une mauvaise nouvelle pour Thierry Repentin ? Certains de ses prédécesseurs en sont sortis par le haut : Jean-Pierre Jouyet a dirigé la Caisse des dépôts, Bruno Le Maire a hérité de l’Agriculture, Laurent Wauquiez de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et Bernard Cazeneuve est promu au Budget, ministère central dans l’édifice gouvernemental. Le Savoyard devrait rester à son poste au moins jusqu’en mai 2014 et aux élections européennes et espérer que le remaniement (probable) qui suit les mauvais scores (probables) de la majorité aux municipales et aux européennes exauce son voeu initial : être nommé ministre du Logement.