Vous avez été trois fois membre du gouvernement, délégué à l’Aménagement du territoire, secrétaire d’Etat à l’Outre-mer et ministre de l’Industrie : en quoi ces précédentes expériences vous servent-elles dans la fonction que vous exercez aujourd’hui en région PACA ?
Les Régions sont devenues avec la loi NOTRe les seules collectivités à avoir en charge le développement et l’attractivité économiques. Mes expériences ministérielles tant à l’aménagement du territoire qu’à l’industrie, me permettent non seulement d’avoir aujourd’hui une parfaite connaissance de ces dossiers, mais également d’avoir une vision globale des solutions que nous devons apporter pour gagner la bataille pour l’emploi, dont j’ai fait ma priorité. Provence-Alpes-Côte-d’Azur est une grande région industrielle, j’y ai d’ailleurs implanté neuf Pôles de compétitivité qui représentent aujourd’hui plus de 52 000 emplois. Mais notre région a également beaucoup souffert au cours des dix-huit dernières années d’un manque d’ambition de la part de la majorité sortante sur l’aménagement du territoire. Je vais donc m’employer à mener à bien de grands chantiers au cours de ce mandat, qui permettront de désenclaver des territoires et ainsi d’améliorer notre attractivité économique, car un territoire accessible est un territoire attractif.
Quels seront les objectifs prioritaires du début de votre mandat ?
Mon premier objectif, c’est de gagner la bataille pour l’emploi. Je n’accepterai jamais qu’une région comme la mienne qui dispose de tous les atouts pour réussir continue à piteusement fermer la marche du chômage avec les 3ème taux de chômage le plus élevé de France. Pour ce faire, je vais d’ores et déjà faire en sorte que les 25 000 postes actuellement à pourvoir en Provence-Alpes-Côte-d’Azur soient enfin pourvus. On ne peut pas imaginer qu’une pareille situation dure plus longtemps. Qui peut comprendre qu’avec près de 12% de chômeurs, on puisse avoir plus de 25 000 postes vacants ? Pour ce faire, je vais créer une banque régionale de l’emploi et revoir de fond en comble la politique régionale de la formation. De l’apprentissage à la formation continue, en passant par les formations qualifiantes, il faut que l’argent de la formation aille enfin à ceux qui ont besoin de se reconvertir et d’apprendre un nouveau métier pour retrouver du travail. Garantir la sécurité des cinq millions de Provençaux, d’Alpins et d’Azuréens est également une de mes priorités. Notre pays est en guerre et fait face à l’une des menaces les plus périlleuses de son histoire. Sur ce sujet comme sur les autres, je ne me déroberai pas. C’est pourquoi nous généraliserons la vidéo-protection dans les transports en commun et aux abords des lycées. Nous avons par ailleurs déjà installé des portiques pour lutter contre la fraude à la gare Saint-Charles. Ils sont en phase d’expérimentation et si les résultats sont probants nous les généraliserons. Je vais également faire installer des portiques de sécurité pour renforcer la sécurité des usagers. Enfin, notre troisième priorité est d’améliorer l’offre de transports qui est aujourd’hui la plus mauvaise de France. Pour ce faire, je travaille en étroite collaboration avec le Président de la SNCF à qui j’ai demandé de prendre ses responsabilités pour que les habitants de notre région ne soient plus les otages d’une situation intolérable.
Vous l’avez emporté au second tour face à Marion Maréchal- Le Pen : d’après vous, comment une politique régionale peut- elle lutter contre une probable montée du FN lors de l’élection présidentielle ?
La seule manière de faire reculer le Front national c’est d’être l’homme de la parole tenue par rapport à la parole donnée. J’ai toujours dit la vérité aux électeurs et j’ai toujours tenu mes engagements. Si nous ne décevons par les Français en appliquant les pro- jets pour lesquels ils ont voté, alors le Front national continuera à perdre les élections. Le Front national prospère sur l’échec et sur la peur. Il nous faut le combattre par les résultats que nous allons obtenir. Si en Provence-Alpes-Côte-d’Azur nous gagnons la bataille pour l’emploi, alors Marion Maréchal Le Pen pourra retourner dans son château parisien, car le Front national n’aura plus lieu d’être dans notre Région.
Pour durablement éradiquer le Front national et ses idées nauséabondes, nous devons réussir.
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