Quels sont les chantiers prioritaires que vous souhaiteriez aborder pour la région ?
J’avais clairement indiqué qu’il n’y aurait pas de temps de mort. Sitôt mon élection, le 4 janvier, j’ai ainsi annoncé plusieurs priorités fortes pour cette année 2016. Mes trois priorités sont soutenir l’activité et l’emploi avec un plan en faveur du bâtiment et des travaux publics, renforcer la participation citoyenne et assurer l’équilibre des territoires. Le Plan Marshall pour la croissance et l’emploi doté de 800 millions d’euros doit ainsi permettre, dès cette année, une reprise d’activité pour le secteur du bâtiment et des travaux publics, très importants dans notre région. Ce plan doit en plus avoir un effet levier pour d’autres collectivités afin de lancer des investissements conséquents. Je souhaite également développer avec ma majorité la concertation, la consultation avec comme marqueur fort la citoyenneté. A ce titre, pour le nom de notre région, je vais lancer dans les prochaines semaines une grande consultation populaire car il s’agit pour moi d’un acte fondateur. Elle sera inédite, innovante et transparente pour permettre à un maximum de nos concitoyens de choisir ce nom qui doit porter notre identité et notre ambition. Nous allons lancer également des Etats Généraux du Rail qui permettront aux usagers et aux élus de débattre et de décider ensemble du futur schéma régional ferroviaire en matière de trains du quotidien ou des lignes à grande vitesse. Ma conception de l’action régionale, c’est aussi l’équité territoriale. L’assemblée des territoires aura cet objectif. Dans cette instance, le plus petit des territoires aura le même nécessaire poids qu’une des deux métropoles. Elle permettra d’avoir une représentation de la ruralité avec la consultation notamment des Pays et Pôles d’équilibre territoriaux et ruraux. Cette assemblée proposera au Conseil régional des recommandations et des amendements sur les grandes décisions à prendre.
À votre avis, comment vont s’articuler les compétences entre Régions, Départements, Métropoles, etc. ? La loi NOTRe a-t- elle clairement fixé leur répartition ?
Grâce à la réforme territoriale, la Région est renforcée dans son rôle en matière de développement économique, d’innovation, d’internationalisation et d’aménagement durable du territoire. Cette clarification va permettre, je le crois, d’être plus efficace au service des entreprises, de nos concitoyens. Je suis pour mener ce chantier dans le dialogue, et singulièrement avec les Conseils départementaux et, par exemple dans le domaine des transports scolaires. Il y a la Loi qui doit s’appliquer et il y a la vie de nos concitoyens. Je veux être sur ce sujet, comme dans d’autres, pragmatique et soucieuse de l’intérêt général. C’est pourquoi j’attache ainsi une importance particulière à la consultation de l’ensemble des forces vives de la région, des collectivités territoriales. Ce sera également le cas pour élaborer avec elles un schéma de développement économique, un schéma de formation professionnelle et d’apprentissage, au plus près des besoins de nos jeunes, des salariés, des entreprises et des territoires. Notre région est grande, les attentes de nos concitoyens fortes. Mais j’ai l’intention de faire du sur-mesure.
Quelle pédagogie allez-vous mettre en œuvre pour que les habitants prennent conscience de leur nouveau territoire ? Quelle communication faut-il adopter, d’après vous, pour créer une véritable identité régionale intégrant les nouvelles frontières ?
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées offre un nouvel horizon avec l’union de ses 13 départements, de ses deux métropoles Toulouse et Montpellier, de son réseau de villes moyennes et de la vitalité de sa ruralité. Je sais que nous pourrons nous appuyer sur l’identité et la culture de notre région, son ouverture au monde, ses valeurs de tolérance et de progrès, sa “convivencia” et son sens du partage. Cette région a de nombreux atouts : elle est l’une des plus attractives, non seulement de France, mais d’Europe. Elle accueille plus de 50 000 personnes par an. Elle possède de grandes filières économiques, connues et reconnues dans le monde entier, d’universités et de grandes écoles de qualité… Il faut faire partager ces richesses au plus grand nombre pour rassembler ces filières. Ce n’est pas une question de communication : c’est la condition sine qua non pour réussir.
La parole, les promesses ne suffisent pas : il faut traduire la nouvelle région en actes forts et lisibles pour tous.
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