« Aujourd’hui à gauche, personne ne gagne la présidentielle » : c’est le constat que dresse le numéro un du parti socialiste à quelques semaines de la primaire de la droite. Estimant que les élections présidentielle et législatives vont définir le paysage politique pour la décennie à venir, il se dit « inquiet (…) que la gauche n’ait pas compris que l’époque inaugurée en 1971 par François Mitterand était terminée ». Avant d’ajouter: « nous sommes dans le tripartisme et le problème n’est pas d’être rassemblés au second tour, c’est d’y arriver. » C’est pour cette raison qu’il prône un rassemblement dès le premier tour, avec la ferme intention de renouveler la pensée socialiste. Faute de quoi, c’est « une Assemblée nationale tripartite » qu’il envisage à l’horizon 2017.
Interrogé sur son sentiment quant aux confessions du président François Hollande dans un livre et une interview dans l’Obs, Jean-Christophe Cambadélis y voit « une manière d’être dans l’agenda » à l’heure où celui de l’opposition s’annonce très chargé. « C’est plus intelligent qu’il n’y parait », commente-t-il, estimant qu’il s’agit aussi « d’une volonté de mise au point », d’« un inventaire avant le prochain départ »… en campagne ? Côté Républicains, il ressent que « le ton devient de plus en plus dur », refusant de choisir entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy : « Je suis dans le ni-ni ». « Je ne sens pas dans le pays un désir de Juppé (…) sa position actuelle ne permet pas de battre Marine le Pen dans les conditions que l’on souhaite. » Réaffirmant que sa « solution c’est la gauche », le numéro un du PS a insisté sur la nécessité de viser plus loin que la présidentielle : « je vois les législatives puis le socialisme après. »