
Depuis 2007, l’UMP perd chaque Ă©lection, mĂªme lorsqu’il s’agit de scrutins internes. Le parti « a failli mourir Ă cause du drame de novembre » alerte Xavier Bertrand. Aujourd’hui, « nous sommes passĂ©s de la guerre thermonuclĂ©aire Ă Yalta » continue-t-il. Alors quand on lui demande s’il faut revoter, le dĂ©putĂ© de l’Aisne est catĂ©gorique : « Pas de revote, il faut protĂ©ger l’UMP », « une dĂ©cision qui doit Ăªtre validĂ©e par les adhĂ©rents » prend-il le soin de prĂ©ciser.
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Première étape : les municipales
Pour Xavier Bertrand, « maintenant il faut jouer collectif », car sans rĂ©ussite collective, point de rĂ©ussite personnelle. Dans moins d’un an, les Français Ă©liront leurs maires, et sanctionneront probablement la majoritĂ©. Certaines villes sont quasiment ingagnables (Lyon et Lille par exemple) ou Ă l’inverse dĂ©jĂ acquises (Nice, Bordeaux…). Donc « le marqueur politique sera Paris, Marseille et les alliances avec le FN » estime l’ancien ministre qui ajoute : « Je pense que Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean–Claude Gaudin peuvent gagner ». Le gouvernement sera en effet confrontĂ©e Ă un « double problème » poursuit-il : 1. « L’électorat populaire se dĂ©tourne de la gauche car se il sent trahi par la suppression des heures supplĂ©mentaires » ; 2. « L’électorat traditionnel du PS perd son enthousiasme ».
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Européennes : attention à la sortie de route
« On ne doit pas occulter les européennes » prévient Bertrand. Pourtant on en prend le chemin, à droite comme à gauche. Selon lui, les « élections législatives en Allemagne imposeront un débat institutionnel », car les peuples veulent l’« harmonisation des politiques fiscales, sociales et migratoires avant plus d’intégration ». « On est à deux doigts du divorce » explique-t-il pour introduire son nouveau crédo : « l’euro-exigeance ».
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2016 : candidat coûte que coûte à la primaire
« J’étais l’un des rares à souhaiter une primaire », une « révolution majeure dans l’histoire » affirme l’ancien secrétaire général de l’UMP. Nicolas Sarkozy devra-t-il s’y plier en cas de retour ? Il n’y aura « aucune exception à la démocratie » répond-il. Le scrutin sera-t-il un nouveau duel Copé-Fillon ? « Moi je ne me suis pas trompé d’élection » tacle-t-il. Alors que « l’élection à la présidence de l’UMP était un combat de personnes et non l’affrontement de deux lignes », « la primaire sera un débat de fond » à l’en croire. Sera-t-il de la partie ? « Si je construits une ligne qui a du sens, au nom de quoi renoncerais-je à mes idées ? » questionne-t-il en guise de réponse. Oui mais quelle ligne ? « Je veux une UMP populaire, qui va jusqu’au bout des réformes et qui soit euro-exigeante » répète-t-il aux journalistes présents. Sur le plan économique, « il faut baisser le coût du travail et exploiter le gaz de schiste ». Quant à l’Europe, « les Français ne veulent pas payer pour voir mais voir pour s’engager » affirme-t-il.
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2017Â ou la revanche de la droite
C’est mal engagé, mais après tout, le PS était lui aussi en miettes en 2007. Qui eut parié qu’il serait au pouvoir 5 ans plus tard ? Cependant, « nous ne gagnerons pas en 2017 avec les idées de 2007 ou 2012 » prévient le parlementaire. « Comprendre pourquoi et comment nous avons perdu » est la condition sine qua non d’une victoire à la prochaine élection présidentielle. Par sûr qu’il soit suivi sur ce terrain.