Il fut un temps, les plus anciens s’en souviennent, où le magazine officiel de l’Institut national de la consommation (INC) s’intitulait « 50 Millions de Consommateurs ». Evolution démographique faisant, la revue faisait mention de « 60 Millions » en décembre 1995. Las, il n’y aura sans doute jamais de « 70 Millions de Consommateurs » …
C’est en quelque sorte la fin d’un mythe. Le mercredi 16 décembre 2025, le Sénat a validé la liquidation d’ici mars 2026, de celui qui s’était rendu célèbre pour ses tests comparatifs et autres bancs d’essais. Il s’agit de l’article 71 du projet de loi de Finances qui a été voté pour 2026, malgré la mobilisation des acteurs du secteur comme de personnalités publiques sur la question.
« C’est un vrai problème pour la société, un citoyen qui n’est pas informé est un citoyen vulnérable » rappelle Caroline Constant, chef de rubrique média de L’Humanité, dans une vidéo diffusée sur internet. Elle estime aussi que la problématique s’inscrit dans un contexte de restrictions budgétaires plus large, posant la question de l’indépendance comme de l’impartialité en cas de cession à un privé.
« 93 % des Français connaissent 60 Millions de consommateurs ».
De son côté, le gouvernement motive sa décision par une situation financière jugée « très dégradée » au sein de l’Institut. Des arguments que Lionel Maugain, délégué syndical CFDT pour l’INC, qualifie de « fallacieux » d’après le site de La Dépêche. Il est même convaincu qu’au-delà du magazine en tant que tel, « c’est tout notre écosystème d’expertise et de lancement d’alertes qui est aujourd’hui attaqué. » Avant de conclure : « Supprimer « 60 Millions de consommateurs » maintenant, c’est priver les Français d’un outil essentiel. »

