Une « aide à mourir » sous « conditions strictes ». Dans une interview exclusive accordée à « Libération » et « La Croix », le président Emmanuel Macron affirme vouloir fixer les modalités de la fin de vie dans un projet de loi prévu courant mai. Un pas en avant face à une demande de plus en plus forte de la part de nombreux patients en souffrance.
Le sujet n’est pas nouveau, mais reste encore pour le moins « tabou » en France. Il aura fallu plusieurs mois de réflexion au président de la République pour annoncer la présentation de son projet de loi au Conseil des ministres, en vue d’une première lecture à l’Assemblée nationale ce printemps.
Une loi « de rassemblement » et « de fraternité » pour « regarder la mort en face », qu’il juge « nécessaire parce qu’il y a des cas qu’on ne peut pas accepter humainement ». Les patients majeurs, « capables d’un discernement plein et entier », atteints d’une « maladie incurable » avec un « pronostic vital engagé à court ou moyen terme » et subissant des souffrances « réfractaires » pourront « demander à pouvoir être aidés afin de mourir » a précisé Emmanuel Macron. Le tout sous la condition indispensable de leur consentement et, entre autres, d’un délai de deux jours d’attente pour « tester la solidité » de leur « détermination ».
Emmanuel Macron assure ainsi vouloir éviter à tout prix le terme de suicide assisté ou encore d’euthanasie, en prévoyant notamment un milliard d’euros d’investissements supplémentaires sur dix ans pour renforcer les dispositifs de soins palliatifs. Une promesse de campagne que le président s’est attaché à tenir dans une volonté de concilier « l’autonomie de l’individu et la solidarité de la nation ».