Parlez-nous de la création « Les Mots » …
Nous sommes partis d’un constat très simple : tous les arts, sauf la littérature, ont leurs lieux et leurs modes de transmission. Vous voulez apprendre à dessiner, à peindre ? Il existe des ateliers d’artiste, des écoles de Beaux-Arts. À danser, à jouer d’un instrument de musique même très rare ? Il y a les conservatoires, les leçons particulières. Mais comment apprend-on à écrire ? Il manquait un lieu pour cela ! Les Mots, c’est une école d’écriture qui organise des ateliers d’écriture dans Paris animés par des écrivains reconnus et talentueux.
Les Mots, c’est aussi un lieu de vie dédié à la communauté littéraire, par et pour des passionnés : nous organisons des rencontres avec des auteurs, des éditeurs, des conférences, des séances de dédicaces, un club de lecture…
Les Mots, c’est un projet qui est né d’un geste très contemporain : la volonté d’adapter à notre tradition française une méthode qui vient des Etats-Unis et qui est celle des ateliers d’écriture créative.
Quels sont les profils des participants à vos ateliers ?
Justement, il n’y a pas de profil type ! Plus de 1000 participants ont suivi nos ateliers depuis l’ouverture de l’école en janvier dernier : des femmes et des hommes de tous les horizons et de tout âge ! Leur point commun : leur envie d’écrire et leur amour des mots.
Cela s’explique sans doute par la variété de nos offres : nous proposons des cours sur des thèmes aussi variés que la poésie, l’écriture de scénario, la BD, les paroles de chansons, le polar, la littérature érotique, le storytelling… de quoi intéresser un public extrêmement large ! Nous avons très à cœur d’ouvrir notre école à un public le plus diversifié possible, c’est pour cela que nous tenons à proposer des cours à des tarifs abordables… et c’est pour cette raison aussi que nous ouvrons désormais aussi nos portes aux enfants et aux adolescents avec des ateliers d’écriture dédiés !
La création de votre école correspond t-elle à une approche nouvelle du monde de l’écriture en France ?
Oui, nous le pensons ! Les Mots, c’est un projet qui est né d’un geste très contemporain : la volonté d’adapter à notre tradition française une méthode qui vient des Etats-Unis et qui est celle des ateliers d’écriture créative. C’est une approche nouvelle de l’écriture : en France, on a tendance à penser que l’écriture est réservée à une élite ou aux petits génies ! Nous pensons au contraire que l’écriture est une pratique qui s’exerce et se transmet. Car de nombreux aspects de l’écriture sont techniques : la construction de la phrase, la manière de raconter une histoire, l’invention des personnages, la composition des dialogues, tout cela se transmet.
Le discours politique demande une réelle maîtrise du langage.
Envisagez-vous de programmer des stages : « l’art du discours politique » ?
On ne l’a jamais fait, mais c’est une excellente idée ! En effet, le discours politique demande une réelle maîtrise du langage. On entre dans le champ extrêmement intéressant de la rhétorique : convaincre, de façon rationnelle, et en mobilisant les bons arguments, mais aussi persuader, en faisant vibrer les cordes sensibles de son auditoire. C’est un exercice d’équilibriste passionnant d’un point de vue rhétorique ! D’autant plus que le discours politique doit se penser comme avant tout déclamé, incarné.
Pouvez-vous nous donner quelques écueils à ne pas commettre pour un écrit de ce genre ?
Vouloir faire trop compliqué est probablement un des écueils les plus courants, dans l’écriture en général, et particulièrement dans ce contexte. On a souvent tendance à abuser d’adjectifs, ou de conjonctions de causalité, tels que « car », « donc », « en effet' », etc. pour donner une apparence de logique à son discours. En réalité, un discours bien ficelé et logique doit se dérouler de lui-même de façon très naturelle. Les phrases courtes s’enchainent comme les parties d’un tout cohérent, et tout concourt à vous amener vers un seul point : ce que l’on cherche à démontrer est évident, limpide, incontestable.
Cela demande bien sûr beaucoup de travail, en particulier sur la structure profonde de son texte. Il faut aussi s’interroger au préalable sur le sens de son message, sur ce que l’on souhaite réellement véhiculer, sur ses convictions profondes. Là encore, le langage permet de mettre à jour les contours de sa propre pensée, et de l’articuler en un tout communicable qui s’adresse à autrui.
Un bon discours politique est un discours qui, paradoxalement, ne s’en tient pas qu’au discours et mène son auditoire à l’action !
Qu’est-ce qui fait, d’après vous, un bon discours politique ?
Un bon discours politique est un discours qui, paradoxalement, ne s’en tient pas qu’au discours et mène son auditoire à l’action ! C’est un discours qui accroche, qui emporte, qui « met en mouvement ». C’est bien à la prise d’action qu’invite un bon discours politique.
D’un point de vue rhétorique, un bon discours politique est un discours fluide, qui « n’accroche pas », dont on a le sentiment, à la limite, qu’il n’a même pas été travaillé !
Bien sûr, tout cela est une affaire subtile de dosages. C’est une cuisine délicate : trop de bons sentiments et votre discours en sera écœurant comme un plat trop sucré, trop raisonnable et votre discours prend le risque de perdre son auditoire en route !
Informations : 4 rue Dante, 75005 PARIS
06 37 47 07 71