Conseiller de Paris, Pierre-Yves Bournazel est le nouveau député du XVIIIe arrondissement de la capitale. Il fait partie du groupe Les Constructifs.
Comment avez-vous vécu vos premiers jours en tant que député ?
J’ai vécu ces moments avec sérieux. Il a fallu organiser le travail parlementaire, recruter mon équipe, coordonner l’activité en circonscription… Mais j’ai tout de suite été au travail, avec les premiers textes qui nous ont été soumis rapidement, mais aussi nombre d’auditions en commissions ou encore de rendez-vous. J’ai pris le temps d’apprendre et de comprendre un certain nombre de questions clés. Cet engagement plein et entier, que j’ai souhaité, me plaît en ce qu’il demande de l’engagement et du sérieux.
La réalité du métier parlementaire correspond-elle à l’idée que vous vous en faisiez avant d’entrer en fonction ?
Cet engagement est encore récent, donc sans beaucoup de recul, mais il est à temps plein et demande du sérieux, de la compétence, de la rigueur, et surtout de s’inscrire dans la durée. Je ne suis pas surpris par cette réalité. Je crois qu’un député se doit de travailler de manière collective avec ses collègues, avec son groupe, mais aussi avec la société civile, pour s’appuyer sur les compétences et ainsi faire du bon travail. L’impact sur la qualité de notre travail et des lois votées n’en sera que meilleur. Je partage en cela l’idée du président de la République, qui veut moins de parlementaires, mais donner à ces derniers davantage de moyens.
Les attentes de nos concitoyens sont énormes, car le lien de confiance entre les politiques et la société s’est rompu.
Êtes-vous impatient de prendre la parole dans l’hémicycle ?
Je ne suis pas pressé de le faire, cela ne représente pas l’alpha et l’oméga du travail parlementaire. Le travail en commission représente une part importante de l’activité d’un député ; j’ai d’ailleurs activement participé à des auditions et pris la parole en commission des affaires culturelles. Le travail est surtout en amont. Par ailleurs je ne vois pas l’intérêt de parler pour ne rien dire. Mais je m’exprimerai dans l’hémicycle, notamment pour défendre des amendements que j’aurai signés.
Concevez-vous plus votre futur rôle comme celui d’un porte parole actif, notamment en matière de contrôle parlementaire, ou plutôt comme celui d’un porteur de projet ?
Les deux font partie intégrante du rôle du parlementaire. Nous sommes élus pour évaluer et contrôler l’action du gouvernement, et proposer et voter des textes pour faire avancer le pays. Nous devons être force de proposition, tout en étant attentifs aux textes décidés par le gouvernement. Le nom de mon groupe, Les Constructifs, résume bien cette opposition constructive et vigilante à la fois, qui ne s’oppose pas par posture. Les attentes de nos concitoyens sont énormes, car le lien de confiance entre les politiques et la société s’est rompu. Notre génération porte le devoir de retisser cette confiance. Cela devra se faire dans le temps, et avec des actes forts.